Dégâts causés par les choucas des tours : seize députés bretons alertent deux ministres

Seize député bretons signent une lettre à l'attention du ministre de la Transition écologique et du ministre de l'Agriculture. Ils alertent sur la situation des agriculteurs qui subissent les dégâts causés par les choucas des tours.

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Yannick Kerlogot et Eric Bothorel, députés des Côtes d'Armor ainsi que quatorze autres parlementaires bretons co-signent une lettre destinée au ministre de l'Agricultre Julien Denormandie et à la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili. Celle-ci mentionne l'exaspération des agriculteurs, qui voient leurs exploitations dégradées par les choucas des tours, petit oiseau noir de la famille des corvidés.

"Nous traduisons les attentes des agriculteurs et des paysans" explique Eric Bothorel. "On a un phénomène qui s'amplifie, qui peut conduire au découragement pour ces exploitants qui voient leurs parcelles attaquées. Cela rajoute des difficultés, des coûts supplémentaires lorsqu'il s'agit d'ensemencer à nouveau leurs champs." Il ajoute : "Il faut prendre le sujet à bras le corps. Ce qui est faisable maintenant c'est peut-être de revoir le côté protecteur de l'espèce."

Yannick Kerlogot abonde : "On assiste à une prolifération, c'est un fait. La Bretagne est la région la plus touchée, avec la Corse. On se trouve en ce moment sur une ligne de crête, entre une étude scientifique lancée en janvier dernier pour mieux connaître l'espèce et menée par la DREAL (Direction Régionale Environnement Aménagement Logement) et une augmentation massive des prélèvements de ces oiseaux." 
 

Il faut prendre des décisions concertées qui puissent satisfaire les deux partis : les agriculteurs et les associations

Yannick Kerlogot, député des Côtes d'Armor


"Derrière les choucas, il n'y a plus rien" expliquait récemment Jean-Alain Divanac'h, agriculteur dans le Finistère. Il ne peut que constater l'augmentation des dégâts causés par cette corneille et leur poids sur ses finances. 

Fin mars 2020, des arrêtés ont permis leur destruction par des tireurs agréés, avec un quota autorisé pour chaque département

L'espèce est protégée depuis 1989, aussi bien au niveau national qu'européen. Chasser l'animal est interdit et peut conduire à une amende de 15 000 euros. Selon les associations de protection environnementale, rien ne permet à ce jour de parler de surpopulation. Elles ajoutent : "Chercher la solution en tuant le vivant ça ne marche pas."


Une expérimentation dans le Finistère


Erwan Balanant, député de la 8ème circonscription du Finistère (Quimperlé/Concarneau) travaille sur le sujet depuis deux ans. Lui aussi est signataire de la lettre. "On ne voulait pas opposer les gens alors on a essayé de trouver un juste milieu. Plutôt que de faire du prélèvement par tirs, on privilégie le piégeage, avec des référents dans chaque commune, par le biais de cages (financées par la communauté de commune)." Ce dispositif présente selon lui plusieurs avantages : il permet de conduire l'étude de la DREAL car certains oiseaux sont bagués et relâchés. Le déploiement des cages a lieu dans l'année, pendant des périodes identifiées. Enfin : "La cage reste moins traumatisante pour la population qu'une battue administrative."

Pour Erwan Balanant, il serait bon d'envisager une indemnité pour les agriculteurs même si le point important reste la régulation de l'espèce. 

"Une autre piste pourrait aussi être envisagée, le bouchage des cheminées, pour voir si cela évite la prolifération des choucas."

 
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