Ils étaient 27 députés bretons à participer ce jeudi 18 juillet au vote pour la présidence de l'Assemblée nationale, dans un hémicycle très fragmenté. Habitués des bancs de l'Assemblée comme novices s'accordent à dire qu'ils ont vécu un "scrutin inédit", qui a vu Yaël Braun-Pivet être réélue au perchoir.
Dans un contexte politique très morcelé, l'élection à la présidence de l'Assemblée nationale ce jeudi 18 juillet 2024 s'annonçait incertaine. Trois tours ont été nécessaires aux 574 députés votants pour départager les différents candidats.
Quelques instants avant l'annonce de ce résultat, le député de la 4e circonscription du Morbihan Paul Molac (Liot) insistait sur le caractère "inédit" de ce scrutin.
"Il y a une incertitude sur qui va sortir du chapeau. Avant, c'était la dictature de la majorité sur les minorités. Mais là, maintenant, il n'y a plus de majorité. Finalement, la France découvre-t-elle ce qu'est la démocratie" ironise le député breton, qui brigue sa 4e législature.
"Donc, il va peut-être falloir être intelligent et avoir des lois qui soient consensuelles" ponctue Paul Molac.
"Il va falloir que tout le monde fasse des efforts"
Au total, 27 députés bretons étaient présents à l'Assemblée nationale ce jeudi pour le vote. Parmi eux, Corentin Le Fur a vécu son "baptême du feu" avec une "grande émotion".
Fraîchement élu député dans la 3e circonscription des Côtes-d'Armor, en succédant à son père, le député breton de la droite républicaine a quant à lui découvert pour la première fois les bancs de l'Assemblée et pris part à l'élection pour la présidence, dans un hémicycle grandement fragmenté.
"Ce n'est pas une situation facile" a assuré Corentin Le Fur, "mais c'est une situation où le parlement et l'Assemblée retrouvent tout leur poids et le travail législatif de fond. Il y aura des compromis et des alliances dans l'intérêt de la France. J'espère que chacun pourra aller au-delà de certains clivages habituels, pour se retrouver sur l'essentiel, sur ce qui compte. Il va falloir que tout le monde fasse des efforts, mais ça peut être une chance".
Trois tours nécessaires
La bataille pour le perchoir de l'Assemblée nationale a été longue. L'ensemble des députés ont dû voter lors de trois tours pour élire un(e) Président(e).
André Chassaigne, candidat du Nouveau Front populaire, était arrivé en tête à l'issue du premier tour avec 200 voix, devant Sébastien Chenu (RN, 142 voix) et la sortante Yaël Braun-Pivet (Renaissance, 124 voix). Le centriste Charles de Courson (Liot, 18 voix) s'était maintenu pour le second tour, contrairement à Philippe Juvin (LR, 48 voix) et Naïma Moutchou (Horizons, 38 voix) qui se sont retirés.
Lors du second tour, la présidente sortante de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet (Renaissance, 210 voix), est arrivée en tête des élections juste devant André Chassaigne (NFP, 202 voix). Distancé, le candidat du RN Sébastien Chenu (143 voix) a décidé de se maintenir pour le troisième tour qui se jouera à la majorité relative. Le centriste Charles de Courson (Liot, 12 voix) ayant décidé de se retirer, le résultat pourrait se jouer à quelques voix près.
Au terme d'une journée "historique" et pleine de suspense, Yaël Braun-Pivet a été élue au troisième tour avec 220 voix contre le candidat de la gauche André Chassaigne (PCF), 207 voix. Sébastien Chenu (RN) a quasiment fait le plein des suffrages de son camp avec 141 voix.