L'actuel mandat de Noël Le Graët à la tête de la Fédération française de football s'achèvera en 2024. L'ancien maire de Guingamp est à nouveau dans l'oeil du cyclone après ses propos sur Zinédine Zidane. Peut-il être poussé vers la sortie ? La balle est dans le camp du comité exécutif de la FFF.
La fin de mandat de Noël Le Graët à la tête de la Fédération française de football (FFF) s'annonce mouvementée, après la polémique que ses propos sur Zinédine Zidane ont déclenché, ce dimanche.
De Kylian Mbappé, qui a expliqué sur Twitter que "l'on ne manque pas de respect à la légende comme ça", à Youri Djorkaeff, ex-coéquipier de Zidane chez les Bleus, qui évoque des phrases "mal placées et malvenues", en passant par le Real Madrid qui, dans un communiqué officiel, se dit "outré par ces paroles indignes ", Le Graët a réussi à faire l'unanimité contre lui.
"Il a pété les plombs"
Alors, certes, l'ancien maire de Guingamp, d'habitude peu enclin à l'autocritique, a, depuis, présenté ses excuses à l'ex-numéro 10 de l'Equipe de France, comme le lui avait demandé la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra. Mais il n'en reste pas moins que ce énième dérapage du patron du football français crée des remous au sein de la Fédération.
Cette polémique intervient quelques mois après l'enquête publiée par So Foot qui pointait les dysfonctionnements à la FFF et accusait Noël Le Graët de harcèlement.
Quelles conséquences ces nouvelles déclarations peuvent-elles avoir sur l'avenir du dirigeant, dont l'actuel mandat se terminera fin 2024 ?
Techniquement, le pouvoir politique n'a pas la possibilité de destituer le président de la FFF, ce qui provoquerait par ailleurs l'ire de la Fédération internationale de football (Fifa) qui prohibe toute intervention de l'Etat.
Mais il y a un "sentiment de ras-le-bol" au sommet de l'Etat, explique-t-on dans l'entourage du président de la République, où on déplore "une sensation d'accumulation" de "mots inacceptables". "Il a pété les plombs" estime une source gouvernementale qui relève "un niveau de consternation assez élevé".
"Il va devoir s'en aller"
La balle est donc dans le camp de la FFF et de son comité exécutif (Comex), seul habilité à pousser Le Graët vers la sortie.
Il est composé de 14 membres (12 élus et deux de droit). "La situation va être intenable, estime un membre du Comex qui tient à garder l'anonymat. "Il va y avoir une vague de fond terrible. Il va devoir s'en aller. La ministre des Sports a raison : il est complètement hors-sol. C'est une communication non maîtrisée, mais quand on est président d'une fédération sportive, la plus grande de France, on se maîtrise".
Le Comex a par ailleurs été secoué de ne pas avoir été averti, au cours de sa réunion du vendredi 6 janvier 2023, de la prolongation de Didier Deschamps au poste de sélectionneur des Bleus, annoncée le lendemain lors de l'Assemblée générale de la fédération.
Dans ces conditions, la fronde n'est pas loin et les présidents des Ligues régionales réfléchissent à l'élaboration d'un communiqué commun pour prendre leur distance avec le président, selon une source fédérale.
(Carole Collinet-Appéré avec AFP)