"Ma Fédé va craquer !" c'est le titre de l'enquête publiée ce jeudi 8 septembre par le magazine So Foot. Six pages pour révéler à partir de nombreux témoignages anonymes, des dérapages, messages graveleux, ambiance toxique et guerre des clans au sein de la Fédération française de football. Son président, le Breton Noël Le Graët est notamment mis en cause.
"Sexe, pouvoir argent... Quatre ans après le sacre en Russie et deux mois avant le mondial qatari, la FFF pourrait bien être le gros boulet de la bande à DD. Guerre des clans, ambiance toxique, accusations de harcèlement sexuel, plan de licenciements... Immersion dans un House of Cards à la française." C'est ainsi qu'est résumé sur la couverture, l'enquête publiée ce jeudi par le magazine Soo Foot.
"C'est bien simple, il saute sur tout ce qui bouge" selon une ancienne employée
Des employées de la Fédération française de football (FFF) assurent ainsi avoir reçu des messages à caractère sexuel de la part du président Noël Le Graët, selon des témoignages anonymes publiés par le mensuel. Dans cette longue enquête le magazine publie trois extraits de SMS non datés dont auraient été destinataires des collaboratrices actuelles ou passées de la FFF et envoyés par le dirigeant breton, âgé de 80 ans: "Venez chez moi pour dîner ce soir", "je préfère les blondes, donc si ça vous dit", "vous êtes drôlement bien roulée, je vous mettrais bien dans mon lit". "C'est bien simple, il saute sur tout ce qui bouge", explique au magazine une ancienne employée.
Contactés par l'AFP, Noël Le Graët n'a pu être joint et la FFF n'a pas souhaité faire de commentaire.
Selon le magazine, le sexisme serait "élevé au rang d'art" à la FFF où un séminaire sur "la question de l'humour sexiste" a été organisé en 2016.
Des démissions et plusieurs plaintes de femmes
Selon une source interrogée par So Foot, plusieurs femmes ont ainsi démissionné ces dernières années de l'instance car elles se sentaient "harcelées sexuellement, mais aussi moralement" au sein de la FFF. En octobre 2021, le conseil des prud'hommes de Paris avait condamné la FFF à verser 10.000 euros de dommages et intérêts dans une affaire l'opposant à une ancienne salariée qui accusait un cadre de harcèlement sexuel. La juridiction avait condamné la FFF pour "manquement à son obligation en matière
de lutte contre des agissements de harcèlement sexuel" attribués au directeur financier de l'instance, Marc Varin, à l'égard de la plaignante. Celle-ci accusait notamment son supérieur d'avoir tenté de lui arracher un baiser à deux reprises, fin 2017 et durant le Mondial-2018, faisant également état de "regards insistants", de "remarques quotidiennes" et "d'observations absolument déplacées".
La direction de la FFF avait adressé un "rappel à l'ordre" à son directeur financier et mis en place une formation "anti-harcèlement" à son siège du boulevard de Grenelle, à Paris.