Christophe Kerbrat pourrait quitter Guingamp. Comme l’an passé, un départ possible de l’emblématique défenseur d’EAG alimente la rumeur. S'il s'en va, une page se tourne. Depuis 2011, Kerbrat incarnait l'image du club. Breton pur beurre, 300 matchs au compteur.
C’est le Télégramme qui a sorti l’info, et les journaux ne sont pas faits que de bonnes nouvelles.
Christophe Kerbrat devrait donc quitter Guingamp. Pour l’instant, on n’en est qu’au conditionnel, le club ne confirme pas, mais sur les réseaux sociaux, les hommages sont unanimes.
Le défenseur central de bientôt 34 ans aura incarné la très mouvementée décennie d’En Avant, et ses belles aventures : la montée en Ligue 1, l’Europa League, la deuxième Coupe de France.
Ses 305 matches au compteur le hissent dans le top 6 des joueurs ayant le plus porté le maillot guingampais.
Le temps effacera la fin compliquée pour ne laisser place qu'aux souvenirs les plus doux. On ne saurait trouver les mots les plus justes pour exprimer l'amour que nous avons eu pour toi. Bonne route et #MerciKerbrat. Véritablement. pic.twitter.com/uFbRbArjsR
— Roud Boys (@RoudBoys) May 14, 2020
Une première vie chez les amateurs
Si les supporters l’adorent, c’est que Christophe Kerbrat est un footballeur à part. Le genre de caractère et d'itinéraire qui vous réconcilie avec le foot quand vous pèsent le business, la com et les trajectoires établies.
Kerbrat a commencé le foot sur le tard. Comme Yoann Gourcuff, il fut d’abord un excellent tennisman, vice-champion de Bretagne quand il était adolescent, avant d’opter à 17 ans pour le ballon rond au Stade Plabennecois, et de participer bientôt à la montée en National, et à la folle épopée en Coupe de France en 2009/10.
Cette année là, Plabennec avait sorti Nice et Nancy avant de tomber face à Auxerre en 8e de finale. L’occasion pour le jeune amateur finistérien d’entrer une première fois dans les archives de l’INA avec ce reportage de France 3 Bretagne.
Ouvrier intérimaire avant de devenir footballeur professionnel
Ce n’est qu’en 2011 que Kerbrat saute le pas. Il a déjà 25 ans.
Alors qu’il travaille encore comme ouvrier en maintenance avicole, il reçoit un coup de fil de Stéphane Carnot devenu recruteur pour Jocelyn Gourvennec. Le joueur amateur se laisse convaincre. Et signe à Guingamp où il choisit de porter le numéro 29, clin d’œil au Finistère natal.
Neuf ans plus tard, et même si les derniers temps furent parfois compliqués, l'homme est devenu une légende du foot en Bretagne. 305 matchs sous le même maillot, on l’a dit. Le temps de se frotter aux meilleurs attaquants du monde comme Ibra, Neymar ou Mbappé, mais surtout de marquer à jamais l'histoire du club.
Génération Kerbrat.#MerciKerbrat pic.twitter.com/SxdjyNbKBg
— Pierre Henry-Dufeil (@PierreHD) May 14, 2020
Il y a un an, un départ pour le Havre où Paul Le Guen venait de signer comme entraîneur avait été envisagé. Cette fois-ci, on ne sait pas encore si Kerbrat s’en va pour de vrai, s’il signe au Havre ou ailleurs, s'il raccroche.
Mais si l’info se confirme, c'est la fin d'une époque, et ça fera, comme pour Danzé à Rennes, un peu de sel en moins pour les amateurs de foot en Bretagne.
Le temps passe. #MerciKerbrat