Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs associations Castors voient le jour en France. Le concept : permettre à des milliers de familles modestes d'accéder à la propriété grâce à l'auto-construction.
 

Elles sont grises et ont toutes le même style : ce sont les maisons dites "castors". Derrière cette ressemblance, toute une aventure. Et un patrimoine préservé.

 

 

Ces maisons sont le résultat de plusieurs années de travail acharné. Des travailleurs, des ouvriers qui ont construit, ensemble, dès 1952, leurs habitations, en pleine crise du logement.

A Guingamp, les "Castors" sont principalement des cheminots. Dans un premier temps, ils sont 25 à se rassembler. Ils font appel à l’architecte guingampais Ernest Novello qui les aiguille dans leur construction. Le but : privilégier l’assemblage de pièces préfabriquées en maintenant une certaine qualité.

 

Des maisons préfabriquées

 

"Il s’agit de construire des maisons saines pour limiter l’entretien, avec des matériaux de qualité, peu chers et solides. Ernest Novello va développer un système d’aération qui permet à la maison de respirer et à l’air de circuler", décrit Pol Vendeville, consultant en histoire.

Cette opération rencontre un grand succès. Dans la foulée, un deuxième groupe de Castors est fondé : 90 familles de plus participent à la construction de leurs maisons, mais aussi à celles de leurs voisins. Plus qu’un chantier collaboratif, c’est toute une organisation inspirée du rongeur ingénieur.

"Dans le statut de l’association, vous devez donner 60 heures de chantier par mois. A la fin de votre travail quotidien, vous allez sur le chantier des Castors pour construire les maisons", explique Pol Vendeville.

 

 

Une vie de quartier où les familles sont soudées

 

Aujourd’hui, très peu de Castors guingampais vivent encore sur place. A l’exception de Marie-Jeanne Guyader. Lorsqu’elle déménage avec sa famille dans ce quartier, elle a 11 ans. Elle se remémore le passé.

"Papa travaillait à la gare et maman travaillait à la poste. Avant, on avait une maison avec deux chambres, on y vivait à cinq. Il n’y avait pas d’eau courante, on allait à la pompe dans la cour. Il n’y avait pas de toilettes, pas de salle de bain. Et quand on arrive ici (dans le quartier Castor à Gingamp), on a chacun sa chambre, on a une douche, des toilettes. C’est vraiment le paradis !", se souvient Marie-Jeanne Guyader, avec un grand sourire.

Yves Even est également un enfant du quartier. S’il a déménagé il y a de nombreuses années, il garde en mémoire des morceaux de vie. "Tous les gens se connaissaient. Toutes les mères de famille se connaissaient, ça ‘pipelettaient’ entre elles, c’était rigolo !", plaisante-t-il.

En Bretagne, d’autres quartiers Castors existent : à la Binquenais à Rennes, à Saint-Pol-de-Léon ou encore à Carhaix. Soixante-dix ans après, ces cités Castors gardent leur forte identité. C’est un patrimoine dont les anciens et nouveaux Castors s’efforcent de prendre soin.  

 

 

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