Après l'attentat du Bataclan, le président de la République avait annoncé l'affectation de forces de police, de gendarmerie ou de l’armée sur les sites particulièrement vulnérables. Pour les stades de foot, le ministère de l'Intérieur a ordonné la plus grande vigilance.
Deux heures avant le match que l'En Avant Guingamp va jouer contre le Toulouse FC, c'est le briefing des troupes à la caserne de gendarmerie au centre-ville de Guingamp. Gilets pare-balles, uniformes, armes : chaque gendarme s'équipe avant de s'aligner dans la cours. 52 militaires sont mobilisés pour ce match. C'est deux fois plus qu'à l'habitude.Bien avant l'arrivée des premiers spectateurs, les gendarmes se positionnent
Devant le groupe attentif, le Capitaine Calmann donne les dernières consignes puis se résume : "Votre présence sera de rassurer la population, il est indispensable d'élever notre niveau de vigilance et de surveillance : fouille systématique des sacs... et bien, c'est parti !"Bien avant l'arrivée des premiers spectateurs, les gendarmes se positionnent par binômes en différents points stratégiques autour des trois entrées du stade.
Ce samedi soir, les gendarmes opèrent une fouille systématique des sacs dés la première enceinte du stade : pas d'arme blanche, pas de pétard, pas de fumigène. Même les banderoles sont déroulées pour vérifier que rien ne s'y cache et qu'elles ne comportent aucun propos outrageant.
Les supporters se prêtent de bon cœur aux contrôles. Pas vraiment inquiets.
"Je suis au foot pour montrer… Marina pudiquement ne finit pas sa phrase mais ajoute :
Peu importe où on est, on peut se faire attaquer mais on ne va pas s'arrêter de vivre pour ce qui s'est passé vendredi "
L'ambiance est tout de même particulière. Aucun chant de supporters, c'est le silence autour du stade. En plus il fait froid et il pleut. Mais les Guingampais sont-là, courageux comme d'habitude. Le club a vendu plus de 12.000 places. Le match se déroulera devant un public à 100% Guingampais.
Les déplacements de supporters étant interdits sur tout le territoire français, les Toulousains sont absents; et la fête, un peu terne.
A l'intérieur du stade, le club a également renforcé la sécurité et les points de contrôle
Des agents de la sécurité du Club sont positionnés d'abord au pied des tribunes où sont pratiquées une deuxième fouille et des palpations. Ensuite dans les allées des tribunes, en haut et au pied des spectateurs. Tous communiquent par talkies; quelques gendarmes avec des armes automatiques sont en seconde ligne prêts à intervenir.Le responsable de la sécurité du Stade, Jean-Michel Le Houerou, a grossi lui aussi les effectifs : de 150, ils sont passés à 200 aujourd'hui. Les spectateurs se plient de bon gré à cette mesure qui les rassure.
Guingamp (22)
Intervenants : Yann - Marina - Patrick Calmann, commandant en second Compagnie de Gendarmerie de Guingamp - Jean-Michel Le Houerou, responsable de la sécurité à l'En Avant de Guingamp
/ Reportage : A. Billet - M.A. Mouchère
Tous ensemble, toujours en avant
Ce soir avant le match les spectateurs du Roudourou ont chanté la Marseillaise en hommage aux victimes des attentats de Paris. On entendait leurs voix jusque dans le centre-ville par-delà les enceintes et les grilles gardées par les gendarmes.Au dessus des tribunes, sous les feux du stade, la devise de l'En Avant Guingamp est plus que jamais d'actualité : "Tous ensemble, toujours en avant"