Suspension temporaire des accouchements à la maternité de Guingamp : une partie du personnel envahit le Comité Social d'Etablissement

L'Agence Régionale de Santé Bretagne vient d'annoncer la suspension temporaire des accouchements à la maternité de Guingamp. En cause, selon elle, des difficultés récurrentes concernant son personnel. Une situation que dénoncent à la fois les syndicats et le comité de défense de l'hôpital de Guingamp.

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Dans un communiqué publié jeudi 13 avril, l'Agence Régionale de Santé explique que la maternité de Guingamp fait face à des difficultés récurrentes d'effectifs touchant les personnels médicaux et paramédicaux pour justifier la décision d'une suspension temporaire des accouchements à la maternité de Guingamp.

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Un état des lieux justifiant, selon l'Agence, la suspension temporaire à partir du 26 avril des accouchements sur le site. La décision a aussitôt provoqué la réaction des personnels. Ce matin, alors que se déroulait un Comité Central d'Entreprise standard avec la direction de l'hôpital, une partie du personnel du bloc opératoire et de la maternité a envahi la salle. Ces salariés se disent abasourdis par cette annonce et ont peur pour leur avenir.

C'est un énorme gâchis. On a peur d'être transformé à terme en simple centre de proximité périnatale et qu'on nous retire les accouchements.

Fabrice Dehove, Sud santé hôpital Guingamp

"Notre maternité dispose d'un label IHAB ( hôpital "amis des bébés), les sages-femmes font "du peau à peau" avec les bébés, il y a du cocooning. Nous sommes un des rares établissements en Bretagne à posséder une baignoire d'accouchement et nous sommes une maternité de petite taille, avec 450 à 500 accouchements par an.  On a tout pour prendre soin des mamans et des bébés ! "souligne Fabrice Dehove.

La casse "organisée" d'un outil 

Le représentant syndical explique que la maternité a, selon lui, une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Il n'y a aucun engagement de l'ARS pour pérenniser l'activité, pas de fonds supplémentaires alloués, et en conséquence, pas de renfort non plus des effectifs, que ce soit pour le personnel ou pour les médecins, dont certains s'en vont, faute d'avenir clair dans la structure. C'est la casse organisée d'un outil, selon lui.

Fabrice Dehove dresse aussi un tableau inquiétant de la situation dans les Côtes-d'Armor. Il y a une dizaine d'années, c'était la maternité de Paimpol qui fermait, puis celle de Dinan il y a un an et demi. Si Guingamp fait de même, il ne restera que les hôpitaux de Saint-Brieuc et Lannion pour le public et l'hôpital privé de Saint-Brieuc qui n'est pas obligé d'assurer une mission de service public en maternité.

Un rapprochement des syndicats avec le comité de Défense de l'hôpital public du pays de Guingamp est à l'ordre du jour pour interpeller la tutelle. Le comité n'a pas tardé à réagir de son côté. Une lettre ouverte a été adressée à l'ARS et une pétition lancée sur internet.

"C'est une demi-surprise pour nous" précise Yann-Fanch Durand, co-président du comité de Défense.

On connait la stratégie de l'ARS qui joue sur le pourrissement. Elle n'a pas mis les moyens pour conserver des effectifs. Les équipes de la maternité qui sont épuisées ont tout notre soutien.

Yann Fanch Durand

Co-président comité défense de l'hôpital public de Guingamp

Yann-Fanch Durand évoque un rapport (rapport Rossetti) présenté par l'ARS et la Direction de l'hôpital et finalisé à l'été 2022 avec trois scénarios dont celui de la fermeture de la maternité. Il craint, qu'à l'image d'autres maternités, celle de Guingamp n'en soit qu'à une première étape avec la suspension des accouchements avant sa disparition. La Direction de l'hôpital, quant à elle, n'a pas souhaité s'exprimer.

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