Le 19 avril 2000, une bombe explose au restaurant Mc Donald de Quévert, dans les Côtes d'Armor. En poussant une porte de service à l'arrière du restaurant, une employée vient de heurter la charge et déclencher le mécanisme. Laurence Turbec est tuée sur le coup. Elle avait 28 ans.
L'enquête démontrera que la bombe devait exploser pendant la nuit, mais le mal est fait. Une jeune femme a perdu la vie et les soupçons se portent sur les milieux indépendantistes bretons qui depuis deux ans se rappellent au souvenir de l'état français en multipliant des attentats contre des bâtiments publics, sans pour autant de victimes. À Emgann, présentée comme la vitrine légale de l'armée révolutionnaire bretonne, on évoque plutôt un complot.
"C'est un acte injustifiable" déclare Gaël Roblin, le porte-parole d'Emgann, "et plus globalement on peut se demander à qui sert l'attentat et qui en est réellement l'auteur"
Mais l'étau se resserre. Quelques heures avant Quévert, un autre attentat a été déjoué à Rennes. Et quelques jours avant Quévert, un autre restaurant Mac Donald a été pris pour cible, à Pornic. Dans les trois cas, l'explosif est identique. De la dynamite, dérobée sept mois plus toi à Plévin, un vol pour lequel plusieurs militants basques et bretons ont déjà été interpellés.
Les enquêteurs n'ont plus de doute. Plévin, Rennes, Pornic, et Quévert, même combat. Pour l'attentat mortel, trois suspects vont comparaître devant la justice. Pour complicité. Trois hommes appartenant à la mouvance indépendantiste parmi laquelle le même Gaël Roblin. "Nous sommes renvoyés comme complices, de personnes non identifiées, à qui pour deux d'entre nous, nous aurions donné des ordres, de façon conjointe, à un moment indéterminé, de manière non déterminée et à un endroit non déterminé. Donc ce sont des accusations qui relèvent purement de la sorcellerie" déclarera-t-il.
Pour Quévert, il n'y avait rien de probant dans le dossier, dira la Cour d'Assise spéciale. Les trois hommes seront acquittés. L'appel du parquet et son pourvoi en cassation seront jugés irrecevables.
Quinze ans après les faits, on ne sait toujours pas qui a posé la bombe devant la porte du restaurant de Quévert. Ni pourquoi.