L'Assemblée nationale a rendu hommage mercredi 26 juillet, à Corinne Erhel, députée socialiste des Côtes d'Armor, proche d'Emmanuel Macron. Elle est décédée 3 jours avant l'élection du président, qu'elle soutenait depuis le début.
"Nul, plus que Corinne Erhel n'aurait eu plus de légitimité à siéger dans cet hémicycle. Nul, sans doute, n'aurait eu plus sa place au sein de cette majorité parlementaire qu'elle avait tant appelée de ses voeux, qu'elle avait tant contribué à construire (...) par son engagement inlassable au cours de la campagne présidentielle" à laquelle elle "a tout donné, tout sacrifié", a souligné le président de l'Assemblée, François de Rugy, ex-écologiste rallié à REM.
Et de rappeler le décès brutal de l'élue, "à tout juste 50 ans", "alors que nous vivions le dernier grand moment de la campagne". M. de Rugy a retracé le parcours de cette "fille unique d'une famille finistérienne", adhérente au PS en 1997, devenue en 2007 première femme députée de la 5e circonscription des Côtes-d'Armor.
Hommage de François de Rugy et Edouard Philippe
Cette "Européenne convaincue" et "sociale-démocrate assumée", "intègre", "forte de ses convictions, bienveillante" s'est distinguée pendant deux mandats à l'Assemblée comme "une experte dans les questions liées au numérique et aux télécommunications", avec "une approche transpartisane", a-t-il rappelé.
Dans l'hémicycle quasi comble, ministres et députés ont écouté l'hommage debout, des membres de sa famille en tribune, pendant que des photos de Corinne Erhel apparaissaient sur les écrans.
"Le respect immense qui l'entourait était proportionnel à sa modestie et à sa gentillesse", a salué le Premier ministre et ex-député, jugeant que les mots de François de Rugy avaient eu un "écho particulier" sur "tous les bancs". "Très vite au contact du candidat Emmanuel Macron, elle a perçu la nature de la transformation qui se préparait", a ajouté Edouard Philippe, rappelant son engagement "sans retenue" jusqu'à ce soir de mai "où sans crier gare, ce coeur pourtant si généreux, a décidé de nous priver de sa présence".
C'est dur la politique. C'est dur parce que cela implique forcément une part de renoncement (..) C'est physique aussi
Mais la politique peut être ajouté le premier ministre "très belle, très vertueuse, surtout quand elle prend les traits de personnalités comme Corinne Erhel", appelant à s'en "inspirer" notamment sur "l'amour du pays, l'amour du débat, l'amour de l'engagement" et citant Victor Hugo sur les "ouvriers de l'intelligence emportés avant que leur journée soit faite".
Une minute de silence a conclu l'hommage.