Plusieurs élèves de Terminales ont choisi l'option cirque à Tréguier. Avec la crise sanitaire, les épreuves pratiques sont annulées au profit du contrôle continu. Ces lycéens ont pourtant pu travailler sur une création. Ils espèrent la présenter en public, au Carré magique en mai.
Fin mars devait voir les épreuves pratiques, pour les élèves du lycée Savina de Tréguier, inscrit au bac option "cirque". La crise sanitaire a imposé des changements, le gouvernement a annoncé l'annulation des épreuves de spécialité, au profit du contrôle continu.
Habituellement, ces lycéens sont notés sur des numéros créés au Carré Magique (Pôle national du cirque en Bretagne). Ils travaillent notamment un spectacle pendant une semaine, avant les épreuves du bac. Ce temps a été maintenu par l'équipe pédagogique début février, pour les plonger dans leur future vie d'artiste. "Depuis un an, pour cette promotion c'est difficile, ils sont privés de pratique mais aussi d'aller voir des spectacles, où l'on peut travailler sur des univers, analyser des mises en scène, ce qui fait l'essence de leur spécialité. Il fallait qu'on leur permette de vivre quelque chose, ils en ont besoin", souligne Dimitri Droujininsky, professeur coordinateur de la spécialité cirque.
Si on a fait cet art, c'est qu'on a des messages à faire passer. C'est le dernier numéro, il fallait choisir le thème et c'était difficile de faire un choix. C'est notre moyen de dire les choses.
Rêver, c'est résister à la réalité
Pour appréhender la scène, les lycéens sont accompagnés par l'artiste Elodie Guézou. Qu'ils soient funambules, trapézistes, jongleurs chacun apporte sa sensibilités et son univers, avec l'envie d'évoquer la liberté. "Je voulais parler de tous les problèmes qu'il y a, de cette angoisse que tout le monde vit en ce moment, plus que d'habitude, juste de déclamer ce que tout le monde pense tout bas" raconte Rose. "Par l'expression du corps, on peut se lâcher. Cela fait du bien à nous-mêmes et aux autres."
C'est une expérience de la création, une expérience de la scène, du collectif. Dans la création, il y a la représentation, tout le stress qu'il y a autour.
"On a beaucoup travaillé les moments collectifs, des portées, les transitions, le début et la fin. Le groupe est vraiment attentif, c'était très intense", relève Elodie Guézou. "On réfléchit en fait à ce qu'il est important de montrer, de partager."
Pour l'instant, quelques amis et les familles ont pu voir le résultat de ce travail. Si le contexte sanitaire le permet, le spectacle sera présenté au public au Carré Magique de Lannion, le 21 mai.