D'année en année le festival du Chant de Marin de Paimpol impose son affiche, devenue impressionnante, et toujours plus internationale. Le 19/20 Bretagne de ce lundi recevra Pierre Morvan, le président du festival. La programmation sera dévoilée à 16h30.
Faire découvrir les chants de mer du monde. Voici l'ambition d'un Festival du Chant de Marin, le quatrième festival breton, tourné vers le large. Cap sur le Nord, l’Afrique, la Méditerranée, les îles, l'Est... La boussole va s'affoler les 14, 15 et 16 août.
Mais c'est bien vers le Sud que nos oreilles vont se tourner. Du sud de la Bretagne à l'Andalousie, le Portugal et jusqu'au Balkans, toutes ces sonorités ensoleillées seront les invitées d'honneur de cette édition, qui a lieu tout les deux ans depuis 1997. L'édition 2013 a accueilli 140 000 spectateurs.
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Musiques du monde et d'ailleurs
Plaza Francia (Catherine Ringer/ Müller et Makaroff) (France-Argentine)
Plaza Francia est un projet qui coule d’une source pluriculturelle, et réunit, dans un même bain, trois artistes aux univers jusqu’alors éloignés. Il y a Catherine Ringer, l'égérie des Rita Mitsouko, qui célébrait déjà l’Amérique Latine en rendant hommage à la chorégraphe argentine Marcia Moretto sur son célèbre Marcia Baila; et deux des trois musiciens de Gotan Project, Christoph H. Müller et Eduardo Makaroff, en quête d’aventures «hors les murs». Lancer un pont de corde entre pop et tango, et exprimer cette velléité en version originale dans tous les sens du terme, c’est l’ambition de Plaza Francia, qui s’affranchit des codes et des genres pour en inventer un nouveau.Luz Casal (Espagne),
Son nouvel album s’appelle « Alma ». Pas comme le pont, ni la fameuse bataille de la guerre de Crimée. Alma, pour dire « âme », en espagnol. Ce choix va bien à la chanteuse née en Galice, icône dans son pays et en Amérique du Sud. On retrouve dans « Alma » cinquante années d’amour de la chanson, trente ans d’amour d’un métier. En l’écoutant, on pourra lui trouver des airs de Callas ou de Barbara, deux des femmes qu’elle admire le plus au monde... Luz écrit des chansons depuis son premier album, en 1982. Mais c’est Piensa en mí, la chanson mexicaine du film de Pédro Aldomovar, Talons aiguilles, qui la rendra célèbre et la propulsera au rang de star internationale, en 1991. Depuis elle continue sa route, semée d’une vingtaine d’albums comme autant de perles somptueuses. Elle chante dans quatre langues différentes, uniquement latines, à travers lesquelles elle évoque la lumière de la bossa, et son pouvoir intact, pas si éloigné de celui du boléro. Elle se produira à Paimpol, sur la scène Stan Hugil le dimanche 16 août.
Anna Calvi (GB)
Réputée pour ses concerts et la fameuse transformation qui la transperce dès les premières cordes frappées, Anna Calvi publiait en 2013 son second album One Breath... Un murmure au creux de l’oreille, le bourdonnement des lampes, une grosse corde de Telecaster qui résonne, acier charnu, sensuel… Rappelez-vous de ces chansons d’orage, brutales, sorties d’un Lynch, ces chansons d’amour comme autant de gifles… Suspendus entre Debussy et Paco de Lucía, Nick Cave et Patti Smith, les désirs d’Anna Calvi reposent aujourd’hui dans One Breath, nouvel album instinctif et impérieux, sensible et contemplatif, parfait équilibre entre l’espérance et le désespoir. La force de sa voix affronte de plus belle les prouesses guitaristiques de la musicienne, qui sur scène devient un personnage fascinant, impétueux et habité. Chargée d’une folie douce, elle façonne les live à merveille. Immanquable.
Musiques de Bretagne
Denez Prigent
Après plusieurs années d’écriture, de voyages et d’expérimentations, Denez Prigent revient à Paimpol pour présenter les morceaux de son nouvel album, An enchanting garden - Ul liorzh vurzhudus, douze compositions originales, une musique métissée, puissante et universelle, entièrement acoustique. L’intensité des émotions, l’énergie de la transe, le mélange de couleurs et de rythmes, les mélodies envoutantes, les paysages sonores surprenants, et bien sûr la voix unique et vibrante de Denez sont au cœur de ce nouvel album. Place à une musique-mosaïque luxuriante et solaire où les thèmes celtiques, grecs, slaves, tziganes et yiddish s’entrelacent et les instruments se relayent. Dans une danse Fisel, le cajon andalou, le violon manouche et la guitare en open-tuning fusionnent. Puis dans une Gwerz aux accents orientaux, le duduk arménien, le subois, le whistle irlandais s’harmonisent... Denez réinvente dans une langue bretonne subtile une poésie séculaire, inspirée de la mythologie celtique. Images fortes, signes, intersignes et symboles irriguent cette poésie épique d'une beauté à couper le souffle qui nous immerge dans un univers onirique empreint de mystère... Denez Prigent se produira sur la scène Stan Hugil le vendredi 14 août.
The Celtic Social Club
En ligne de mire, une synthèse contemporaine et décomplexée s'appuyant sur de vieilles mélodies celtes glanées au quatre coin de la géographie (Bretagne, Irlande, Ecosse, Asturie…) et dopées aux amphétamines pour une incroyable cure de jouvence à l'esprit foncièrement rock'n roll dans sa volonté d'en découdre et d'oser l'aventure. Les armes : un sens implacable du groove et des back beats reggae, un esprit fondamentalement rock et un son roots sans concession, les chants exceptionnels de Jimme O’Neill, qui réveille les souvenirs d'un Joe Strummer au meilleur de son inspiration et de Jean Pierre Riou, le tout appuyé sur la solide culture traditionnelle de l'équipe et ce poids particulier des décennie du travail de chacun aux frontières des genres (traditionnel, chanson, rock, wolrd music). Dans le chaudron en fusion, on ose tous les carambolages : gwerz, hip-hop, balades, gigue, rock, reggae, dub, texte français… Le résultat est renversant de cohérence. Cette musique jubilatoire coule avec naturel, comme si tout était d'une évidente simplicité. Pour les connaisseurs, on osera dire que le Celtic Social Club lance, dans la musique traditionnelle celtique, le même genre d'opération commando qu'Ar Re Yaouank infligea il y a quinze ans au monde du fest-noz : un changement de paradigme, un bouleversement d'échelle.
Les Goristes
Ces huit chansonniers ont su séduire la population brestoise et bretonne. On trouve dans leurs textes du gras, du rigolo, du pas sérieux mais aussi du grave sur un mode léger. Cette recette leur a permis de réaliser quatre galettes toutes aussi succulentes les unes que les autres. Au vu de leur « léger embonpoint », on sait que les huit membres des Goristes ont encore faim d’impertinences. Ils le prouveront le dimanche 11 août, sur la scène Stan Hugil.
Chants de Marins et chansons marinées
L'Equipage Tonnerre (Lorient)
C’est en juin 2013 que les musiciens de Michel Tonnerre se sont retrouvés sur scène, à l’occasion d’un hommage au chanteur disparu un an auparavant. Plus de 4 000 personnes étaient présentes ce soir-là au port de pêche de Lorient. Devant un tel succès, l’équipage « Tonnerre » décide alors de reprendre la mer tous ensemble. Le groupe est en tournée 2015 pour proposer un concert plein d’émotions, de forces et d’évasion, à l’image du parcours de Michel Tonnerre qui disait lui-même : « J’ai toujours tenté dans mes chansons de décrire la mer à travers le travail des hommes qui s’en nourrissent, et gardent au fond d’eux la peur qu’elle leur inspire et l’amour qui les hante L’équipage, composé de 10 musiciens, nous livrera ses émotions personnelles sur le répertoire interprété pendant ce spectacle.
Exmouth Shantymen (Jersey)
Une tripotée de coquins comme vous n’en rencontrerez jamais ! Ils apparaissent sur scène regardant comme si ils ont juste mis pied à terre après un voyage de 9 mois autour du cap Horn, leurs vêtements râpés et leurs chapeaux miteux, mais cet équipage chante des chansons plus belles de la mer avec passion et enthousiasme. En fait, ils livrent ces petits bijoux comme ils l'auraient été chanté sur les ponts des grands voiliers ou dans les tavernes du chantier naval de l'âge d'or de la voile.
Cabestan (Bretagne)
Né en 1982, dans la mouvance du renouveau du patrimoine maritime, Cabestan est devenu la référence du chant de marin traditionnel. Pourtant l’univers de Cabestan ne s’est pas arrêté à la marine à voile du début du vingtième siècle, il propose aussi de nouvelles chansons en phase avec l’actualité maritime et fortement colorées de multiples courants traditionnels (breton, vendéen, cajun, québécois, britannique). Une bouffée d’air du large qui sent bon le sel, le vent, l’écume et le goémon.
http://www.arbedkeltiek.com/galleg/musique/cabestan.htm