Après les manifestations et les opérations coups de poing en mer, Sea Shepherd et Gardez les caps se tournent vers la justice pour exiger le retrait d'un arrêté qui autorise Ailes Marines à déroger à l’interdiction de destruction de 59 espèces protégées.
Le projet de construction de parc éolien en mer a d'abord commencé dans les cartons et les papiers. Avant de poser la première pierre, il faut évidemment obtenir un certain nombre de documents administratifs. C'est à l'un des arrêtés du Préfet des Côtes d'armor que Sea Shepherd et Gardez les caps ont décidé de s'attaquer.
En 2015, Ailes Marines, le porteur du projet de construction de 62 éoliennes dans la baie de Saint- Brieuc a demandé au Préfet des Côtes-d’Armor, "l’autorisation de construire, exploiter et démanteler le parc mais également," expliquent les associations, "des dérogations pour la destruction et la perturbation intentionnelles d’espèces protégées pour 54 espèces d’oiseaux, 5 espèces de mammifères marins et pour la destruction de leurs habitats." L’autorisation est accordée en 2017.
Éolien Offshore : Sea Shepherd France et Gardez les Caps attaquent les autorisations de destruction et perturbations de 59 espèces protégées et de leur habitats accordées à Iberdrola/Ailes Marines.
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) September 10, 2021
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"Il s'agit d'une zone cruciale pour la survie du Puffin des Baléares, classé en danger critique d’extinction, indique Sea Shepherd dans son communiqué, mais aussi pour le pingouin torda la dernière espèce de pingouin encore existante et le guillemot de Troïl."
"Les éoliennes de 200 mètres de haut doivent être érigées aux abords des deux plus grands sites de nidification d’oiseaux marins de métropole, dans une baie qui abrite la plus grande réserve naturelle de Bretagne et à proximité immédiate de deux zones Natura 2000 " ajoute Gardez les caps. "Une zone qui représente un enjeu sans équivalent en termes de couloirs migratoires, de zones de reproduction, de repos et de nourrissage pour de nombreuses espèces d’oiseaux et de mammifères marins.C’est aussi le lieu de vie de la plus grande colonie côtière de grands dauphins d'Europe."
Alors que le congrès mondial de la nature se termine à Marseille, les associations demandent au préfet d’invalider les dérogations obtenues et font savoir que sans réponse positive dans les deux mois, elles se tourneront vers le Conseil d’Etat.