Face au manque criant de masques pour faire face à l'épidémie de coronavirus, plusieurs voix s'élèvent pour relancer l'activité de l'entreprise qui en fabriquait des millions jusqu'en 2018 à Plaintel dans les Côtes d'Armor.

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L'usine de fabrication de masques de protection basée à Plaintel (dans les Côtes d'Armor) a fermé ses portes en 2018. "Un scandale d'Etat" selon l'Union Syndicale Solidaires des Côtes d'Armor dont la France paie aujourd'hui les pots cassés.

Face au manque de masques, dont ont besoin les soignants mais pas uniquement, l'un des anciens patrons envisage aujourd'hui de relancer l'activité. 
 

Besoin de machines


Jean-Jacques Fuan était directeur de l'usine de production de masques de Plaintel entre 1991 et 2006. À l'époque, 200 millions de masques étaient fabriqués tous les ans.  "Redémarrer, c'est possible, mais ce n'est pas aussi facile et aussi simple que cela, explique-t-il. On sait que Honeywell a fait tronçonner les machines avant de les faire évacuer par un ferrailleur, donc y a plus de machines !" 

 


Jean-Jacques Fuan a déjà établi des contacts avec des investisseurs, des fournisseurs de machines et surtout de matières premières car un bon masque de protection est composé de plusieurs couches : "Un masque est fait avec deux couches de non tissé, une à l'extérieur, l'autre à l'intérieur, et entre les deux il y a un média filtrant, un élément essentiel de filtration !"
 

Soutien des collectivités


Les élus, de l'agglomération, du département, de la région soutiennent le projet, à l'image de Marie-Claire Diouron, la présidente Saint-Brieuc Armor Agglomération : "Les savoir faire sont là, explique-t-elle ! Les hommes et les femmes sont là aujourd'hui pour pouvoir monter ce projet. Donc moi, j'y crois ! Les filières, ils les connaissant, les fabricants, ils les connaissent."

Les collectivités seraient même prêtes à mettre la main à la poche, à condition que l'Etat joue le jeu.

"C'est pour nous une évidence : il faut une réapporpriation publique des moyens de production. Cela doit être considéré comme essentiel pour la Nation" souligne Serge Le Quéau, le porte-parole union régionale Sud Solidaires.

 


"Le prix, ne doit pas être le critère déterminant"


"Le masque fabriqué en France, sera toujours plus cher que le masque fabriqué en Asie, complète Martin Meyrier, vice-président en charge de l économie au Conseil régional de Bretagne. Sauf que la crise nous apprend que le critère déterminant, ça ne doit pas être le prix ! On a besoin d'un partenaire sur le long terme, qui ne reproduise pas ce qui a pu être fait à Plaintel. Il faut un partenaire qui vienne s'engager sur le long terme, sur la chaîne de fabrication de masques."

Le site costramoricain a employé jusqu'à 300 personnes. Pas question prévient aussi la Cfdt de leur faire espérer des miracles s'ils n'ont pas de lendemain. "Il faut avoir une longueur d'avance sur la production, en ayant une recherche et dévloppement, estime Christophe Rondel, secrétaire général CFDT 22. À Plaintel, il y avait cette équipe-là ! Donc il faut lier cela ! Et là, on pourra avoir une entreprise pérenne, qui va sur des marchés qui ne sont pas encore actuelement occupés, et qui développe des produits de demain."

 

Il faudra du temps avant que des masques sortent à nouveau d'une usine de fabrication dans les Côtes d'Armor. D'ici là, le coronavirus aura, on l'espère, disparu, mais d'autres besoins seront là. 



 
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