La région Bretagne et le département des Côtes d’Armor se disent prêts pour relancer l'usine de masques de Plaintel, fermée en 2018. Mais les deux collectivités demandent à l’Europe et/ou l’État de s'engager sur des commandes. Pour garantir cette fois la viabilité du projet.
C’est un nouvel épisode de l’affaire "Honeywell", du nom de l’ancienne usine de masques de Plaintel.
Le site, qui pouvait fabriquer 200 millions de masques par an, avait fermé en 2018 sur décision des actionnaires américains, et faute de commandes suffisantes de l’État, qui s’était peu à peu désengagé. Un véritable gâchis industriel et sanitaire révélé par la crise du coronavirus et la carence de masques dans l'hexagone.
Ce mardi, la région Bretagne et le département des Côtes d’Armor ont annoncé être prêts pour relancer une usine à Plaintel. Mais à condition que l’Europe et/ou l’État s’engagent sur des commandes à long terme.
Relancer l'usine de Plaintel...
"Depuis le début de cette crise sanitaire sans précédent, nous voyons bien que le sujet des masques est – et restera encore longtemps – au coeur des enjeux de santé publique", indiquent dans un communiqué Loïg Chesnais-Girard, président de la Région Bretagne, et Alain Cadec, président des Côtes-d’Armor.
"Nous avions une usine qui en produisait en Bretagne, elle est malheureusement fermée depuis 2018 et il ne nous appartient pas de refaire le match, quoi que nous pensions de ce gâchis industriel."
"Nous sommes en contact, depuis fin mars, avec plusieurs acteurs qui portent l’ambition, comme nous, de relancer l’usine de Plaintel. Ce projet est porté par l’ancien directeur de l’ancienne usine Honeywell (ex-Sperian), M. Jean-Jacques Fuan, et de nombreux partenaires locaux".
À condition que l’Europe et/ou l’Etat s’engagent à commander
La région Bretagne et le département des Côtes-d’Armor se disent donc "disponibles pour étudier tout projet de relance de l’usine de masques, qui pourrait s’avérer un outil stratégique dans l’indépendance recherchée vis-à-vis de ces produits indispensables en temps de crise sanitaire."
« Mais pour que ce projet puisse voir le jour, et les mêmes causes produisant les mêmes effets, ajoutent les présidents Chesnais-Girard et Cadec, il est indispensable que l’Union Européenne et/ou l’État s’engagent dans des commandes stratégiques de long terme. Des contacts ont été pris ces derniers jours sur ce point."
"Notre responsabilité, conclut Loïg Chesnais-Girard, est de nous assurer de la viabilité du projet, au-delà de la crise, pour éviter de conduire les acteurs dans une impasse."