On pressentait Eric Bothorel. C’est finalement un autre député "Renaissance" des Côtes d’Armor, Hervé Berville, qui prend le poste de secrétaire d’Etat chargé de la Mer. C’est le seul Breton à entrer au gouvernement après le remaniement de ce lundi matin (4 juillet). Un jeune homme qui avale les étapes à la vitesse Grand V.
Depuis qu’il avait réélu député de Dinan le 19 juin dernier, il savait qu’une entrée au gouvernement était possible. Depuis ce lundi 4 juillet, Hervé Berville est officiellement secrétaire d’Etat chargé de la Mer. Il remplace la Guadeloupéenne, Justine Benin, battue aux législatives.
Une ascension fulgurante
A seulement 32 ans, cet économiste de formation semble brûler les étapes.
Né au Rwanda, orphelin et évacué par l’armée française en raison du génocide en 1994, il est adopté par un couple de Pluduno, près de Dinan.
Il fait ses études au lycée Les Cordeliers, à Dinan, puis une classe préparatoire aux grandes écoles littéraire au lycée Ernest-Renan, à Saint-Brieuc.
Par la suite, il poursuit ses études à l'Institut d'études politiques de Lille et à la London School of Economics9,2, où il obtient une maîtrise universitaire ès sciences10 en histoire économique11.
De 2013 à 2016, il est au Mozambique pour l’Agence française de développement (AFD) 5
Entrée en politique dès 2015, à 25 ans
En politique, il débarque dès l’automne 2015 au sein des Jeunes avec Macron.
Pendant la campagne présidentielle, il s’engage à porter dans sa région le programme économique d’En marche.
Dans la foulée des présidentielles 2017, il se présente aux législatives dans la circonscription de Dinan, dans les Côtes d’armor, et l’emporte.
Sa jeunesse? il en fait un atout
Questionnée sur son manque de maturité, le jeune député s’inscrit alors dans la grande vague « En marche ». "L'inexpérience politique ne veut pas dire le manque de compétences" assure-t-il alors, prônant le "renouvellement politique" cher à Emmanuel Macron.
Hervé Berville fait même de son âge un atout : "Ce n'est pas une faiblesse, c'est un fait, je revendique mon âge, ma jeunesse, ça permet aussi d'avoir un regard neuf sur les pratiques politiques."
Pendant sa première mandature, il a été porte-parole du groupe LREM à l’Assemblée nationale. Porté sur les questions internationales et le développement, il était aussi membre de la commission des affaires étrangères.
Son fait d’armes ? Une la loi de « lutte contre les inégalités mondiales », adoptée à l’unanimité.
Une réélection qui lui donne du poids
Cinq ans plus tard, il se présente et l’emporte à nouveau dans la euxième circonscription des Côtes d’armor, avec 55,83% des voix, face à son adversaire, Bruno Ricard (Nupes).
Cette réélection relativement aisée lui donnait une certaine légitimité pour entrer au gouvernement. C’est désormais chose faite.
Sa suppléante, Chantal Bouloux, le remplace au poste de député.