Précarité énergétique.Expérimentations, financements, des solutions existent

Comment lutter contre la précarité énergétique ? Quelles solutions, innovations, expérimentations permettraient de réduire la consommation et la facture d'énergie ? C'est tout l'objet de la journée de ce mercredi à Rostrenen, initiée par la Fondation Abbé Pierre et la Région Bretagne, veille de la journée nationale organisée sur le même thème.

La Fondation Abbé Pierre, le Conseil Régional, avec des partenaires, des associations et des ménages qui vivent cette situation, se retrouvent ce mercredi 23 novembre à Rostrenen, dans les Côtes-d'Armor, pour échanger sur la précarité énergétique en milieu rural. Une question qui concerne particulièrement la Bretagne, et notament le centre Ouest.

La précarité énergétique, c'est quand "une personne éprouve dans son logement des difficultés particulières à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires en raison de l’inadaptation de ses ressources ou conditions d’habitat", selon l'Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE). Les ménages n'ont alors d'autres choix que de se ruiner pour se chauffer, ou continuer à avoir froid.

14,6% des ménages bretons en situation de précarité énergétique

Pour ce qui est des chiffres, en Bretagne, selon l'ONPE, 224 000 ménages sont dans une situation de précarité énergétique, soit 14,6 % des ménages bretons. C'est plus qu'au niveau national, où cette proportion est de 13,9%.

En France, on dénombre 5,2 millions de passoires thermiques, des logements classés F ou G. À noter qu'avant la crise, 60 % des foyers indiquaient déjà restreindre leurs consommations d’énergie pour limiter leur facture (source enquête ENL).

Si ce type de précarité est plus présente en Centre-Bretagne c'est parce que "les maisons des ménages y sont plus grandes avec des ressources plus faibles, explique Stéphane Martin, directeur pour la Bretagne de la Fondation Abbé Pierre. Les ménages n'ont pas la possibilité de payer de vraies rénovations et n'ont pas forcément accès aux aides, car on y est plus éloigné des services publics" poursuit-il. 

Des aides insuffisantes selon la Fondation Abbé Pierre

Stéphane Martin déplore encore le montant des aides pour ces rénovations énergétiques, avec un bouclier qui sera réduit au 1er  janvier 2023, alors que le prix de l'énergie lui va continuer à augmenter de 15%.

On a quand même un chèque énergie qui peut être intéressant, d'environ, 248€  par personne. Mais c'est trop faible. Au regard de l'augmentation des factures, il faudrait un chèque énergie à 800 €.

Stéphane Martin, Fondation Abbé Pierre - Bretagne

"Le second point indique encore le directeur de la Fondation Abbé Pierre, pour la Bretagne, c'est qu'au niveau des rénovations aujourd'hui les subventions sont trop faibles. Il faut aller beaucoup plus loin, car les ménages n'arrivent pas à financer le reste à charge. Le coût des travaux et des matériaux augmente, il faut donc aller beaucoup plus loin. Nous, nous demandons 12 milliards d'euros sur les rénovations, alors que l'État aujourd'hui finance 7 milliards."

"Aujourd'hui rénover une passoire thermique c'est 80 000 euros et les subventions ne le permettent pas. Il faut aussi un accompagnement pour monter les projets."

Un nouveau fonds "0 Abandon"

La Région Bretagne et la Fondation Abbé Pierre s'associent pour mettre en place un fonds "0 Abandon", doté de 100 000 euros au profit des ménages du centre Ouest Bretagne, à partir des crédits stratégie pauvreté de l'État. Ce nouveau fond exceptionnel sera géré par l'Alecob, (l'Agence locale de maîtrise de l'énergie du Centre Ouest Bretagne).


L'idée c'est aussi de repérer les ménages, afin de les accompagner, avec des outils adaptés, et en mettant en place des partenariats avec des associations.

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