Les nuits commencent à être froides, les journées à rester fraiches. Ce 10 novembre, est la journée de lutte contre la précarité énergétique. 200 000 foyers bretons sont concernés.
"Ça va très vite témoigne Erick Danger. Une séparation, un divorce, une pension alimentaire, le chômage… ça va très vite !" L’homme de 48 ans a vu ses rêves s’envoler en quelques mois.
Il y a quinze ans, avec sa compagne d’alors, il avait acheté une vieille maison au Mont Dol. Mais il n’a jamais pu commencer les travaux.
Pendant des années, il a vécu dans la bâtisse, "sans chauffage, sans isolation, sans salle de bain, sur un sol en terre battue." Erick Danger s’est senti pris dans un engrenage. "Comme tu n’es pas bien chez toi, que tu ne peux pas te laver, évidemment, tu ne trouves pas de véritable travail, tu as la tête ailleurs, dans tes soucis."
"On est capable de supporter beaucoup de choses, mais là… C’est compliqué dans la tête. C’est compliqué avec les amis, avec la famille. Je ne pouvais pas accueillir mes enfants dans une maison sans salle de bain et sans chauffage, je les voyais chez des amis. "
Des aides possibles
Erick a tenu avec ses 500 euros d’allocation solidaire spécifique. Et puis, un jour, il s’est rendu chez une assistante sociale pour essayer de payer une facture d’eau. Elle lui a expliqué qu'il pouvait bénéficier d'aides pour mettre son logement aux normes. Elle l’a mis en relation avec le Centre de développement pour l’habitat et l’aménagement des territoires, le CDHAT. Et avec l’aide de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat, de la Caf, du Département, de la Fondation Abbé Pierre, d'AG2R La Mondiale, un plan de financement des travaux a été établi. 55 000 euros de budget, dont 13 000 de reste à charge pour Erick, qui va rembourser pendant 13 ans, 74 euros par mois.
Retour à la dignité
Les premiers travaux ont commencé, une dalle a été coulée, l’électricité refaite, les huisseries aussi. Un poêle à granulés va être installé. "Avoir une douche, pour moi, c’est un luxe !" Erick sourit, "mes enfants vont pouvoir venir chez moi. Je peux maintenant recommencer à me projeter, chercher un travail. Vivre dignement !"