Pari réussi pour les récifs artificiels installés dans la baie de Paimpol, dans les Côtes-d'Armor. Une initiative d'une association et de la Station Marine de Dinard. En deux ans, la faune et la flore les ont colonisés.
Voilà bientôt deux ans, trois récifs artificiels étaient immergés en baie de Port Lazo, au large de Paimpol. Sous la forme de corps morts, reposant par douze mètres de fond, ces récifs ont été imaginés pour être facilement colonisés par la faune et la flore. La baie de Paimpol subissant de nombreuses pressions, dont certaines dues aux activités humaines, l'idée était ainsi pour l'association à l'origine du projet "d'observer, d'analyser et de partager ses capacités de repeuplement. Promouvoir ces récifs, témoins d'une évolution possible et favorable de la biodiversité."
"On sait qu'on a des espèces qui disparaissent actuellement, explique Jean-Luc Jung, le directeur de la station marine de Dinard Et comme il y a beaucoup d'espèces qu'on ne connaît pas, on est train de perdre un pan de biodiversité sans même la connaître."
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L'impact des récifs artificiels sur la biodiversité
Après deux ans, l'heure est donc venue de mesurer leur impact sur la biodiversité marine. Et la plongée des chercheurs, suivie sur un écran en direct depuis le navire, a confirmé la belle intégration de ces récifs artificiels au milieu naturel. "Il y a beaucoup de choses, avec une communauté d'espèces arrivée très vite et qui se stabilise. Globalement, ça n'a pas beaucoup bougé depuis six mois, un an, décrit Valentin Danet, chargé d'études scientifiques au Muséum d'Histoire Naturelle de Dinard, c'est très couvert, avec beaucoup d'hydraires, d'ascidies et d'éponges. C'est très proche du milieu rocheux, on vient capter les espèces déjà présentes dans le milieu naturel."
Un bilan plus qu’encourageant pour poursuivre des actions de promotion et de sensibilisation sur la fragilité du milieu aquatique.
Amener les gens a mieux respecté la biodiversité et se rendre compte de la richesse, mais aussi de la fragilité des choses.
Michel Rickauerprésident de l'association "Récifs Goëlo"
"Si on n'arrive pas au moins à remettre un peu de vie dans la baie, note Michel Rickauer, président de l'association "Récifs Goëlo", on va au moins mieux faire connaître la biodiversité locale. C'est aussi amener les gens à mieux la respecter et peut-être justement se rendre compte de la richesse, mais aussi de la fragilité des choses." Durant encore trois ans, à partir de "ces laboratoires vivants" des relevés réguliers seront réalisés par deux clubs de plongeurs pour documenter encore davantage les travaux du Muséum d’histoire naturelle de Dinard.
(Avec Jean-Marc Seigner)