Engagement, courage et esprit de solidarité, ce sont les valeurs qu’incarnent les sauveteurs en mer de la SNSM. Ils symbolisent "le dévouement" pour sauver des vies, que ce soit en mer ou sur le littoral. Leur intervention, bénévole et gratuite, permet à chacun de profiter de la mer en toute sécurité. Aujourd'hui, on observe une évolution dans le profil de ces bénévoles.
La Société Nationale de Sauvetage en Mer est une association française à but non lucratif reconnue d’utilité publique et déclarée Grande cause nationale en 2017. La SNSM n’est pas une administration, mais elle assure une mission de service public, le sauvetage en mer et la surveillance des plages.
Créée en 1967, elle est née de la fusion de deux associations historiques de sauvetage en mer en France : la Société Centrale de Sauvetage des Naufragés, fondée en 1865, et les Hospitaliers Sauveteurs Bretons, fondés en 1873.
La SNSM intervient pour secourir les personnes en détresse en mer et sur le littoral. Elle repose essentiellement sur le bénévolat.
SNSM, des générations de sauveteurs en mer, un magazine Littoral à voir et revoir sur la plateforme France.tv
Des nouveaux profils à la SNSM
Historiquement, les bénévoles de la SNSM étaient majoritairement des professionnels de la mer, pêcheurs, marins et travailleurs du secteur maritime. Ces hommes, dont le quotidien était intimement lié à l'environnement maritime, mettaient leur savoir-faire et leur connaissance des dangers de la mer au service du sauvetage. Cet esprit de solidarité entre gens de mer, constituait le fondement même de la SNSM.
Aujourd'hui, c’est un peu différent. Si les professionnels de la mer continuent de jouer un rôle important à la SNSM, on voit s’engager de plus en plus de bénévoles plus jeunes, majoritairement actifs, issus de milieux socioprofessionnels variés.
Ces nouveaux profils incluent des jeunes à la recherche d'aventure et d'engagement citoyen. Il y a toujours des hommes et des femmes embarqués en provenance de différents secteurs professionnels et des retraités cherchant à rester actifs et utiles à leur communauté.
L'engagement des bénévoles au sein de la SNSM est souvent le fruit d'un héritage familial et d'un amour profond pour la mer. Cet engagement se transmet de génération en génération, créant une tradition de solidarité et de dévouement.
La station de Lancieux, dans les Côtes-d'Armor, est un exemple de cette tradition familiale. Ici, être sauveteur est souvent une affaire de famille. Les parents transmettent leur savoir-faire et leur passion à leurs enfants. La famille Amouret illustre parfaitement cette tradition. Renan Amouret, le père, est le président de la station de Lancieux. Sa femme Anne, son fils Corentin et sa fille Marylou sont tous bénévoles actifs au sein de la SNSM. Cette implication familiale montre à quel point le sauvetage en mer est une affaire de cœur et de transmission.
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Pour devenir sauveteur bénévole à la SNSM, il faut être domicilié proche de la station de sauvetage pour pouvoir embarquer rapidement en cas d'alerte, entre 17 et 20 minutes maximum. L'âge minimum pour intégrer un équipage est de 18 ans, mais il est possible de devenir membre dès 16 ans sans pouvoir embarquer. La limite d'âge pour naviguer est de 66 ans, avec des dérogations possibles jusqu'à 70 ans sous conditions médicales. L'âge moyen des équipages est de 48 ans.
Contrairement à la station de Lancieux, où la tradition familiale et l'amour du large facilitent le recrutement de bénévoles, il existe des territoires dans lesquels il est plus difficile de recruter (Saint-Tropez par exemple). Pour les nouvelles générations, le prix élevé des maisons sur la côte constitue un obstacle majeur. En effet, le coût de l'immobilier rend compliqué le déplacement rapide jusqu'à l'embarcation en cas d'alerte. Cette situation pose un défi pour le maintien et le renouvellement des équipes de sauveteurs dans certaines régions côtières.
Il n’est plus nécessaire de savoir naviguer pour être bénévole.
Contrairement aux marins aguerris qui disposaient déjà d'une solide expérience en navigation et en sécurité maritime, l'arrivée des nouveaux bénévoles aux profils diversifiés implique aussi un effort supplémentaire en matière de formation. Les bénévoles sauveteurs en Mer consacrent une grande partie de leur temps libre à se former et approfondir leurs connaissances en matière de navigation, de sauvetage et de secourisme afin d’exercer leurs missions le plus efficacement possible.
La SNSM a donc renforcé ses programmes de formation pour garantir que tous les bénévoles, quelle que soit leur origine, puissent intervenir de manière efficace et en toute sécurité.
En 2023, 440 000 heures de formation ont été accomplies. Les nombreuses formations dispensées localement (32 centres de formation et d’intervention répartis sur tout le territoire), pour être au plus proche des bénévoles ainsi qu’au Pôle national de formation de la SNSM à Saint-Nazaire (remis à neuf et agrandit très prochainement), le compagnonnage, les entraînements et les exercices en station, permettent à tous les bénévoles d'acquérir progressivement les compétences nécessaires pour accomplir leur mission en toute sécurité.
Cette nouvelle génération, plus elle sera formée tôt et plus on aura la possibilité d’avoir des gens bien intégrés, efficaces et plus épanouies aussi.
Anne Amouret, bénévole SNSM à la station de Lancieux
Ce qui ne change pas à la SNSM : son financement
Il repose à 60 % sur des contributions privées issues de la générosité du public et des entreprises, autrement dit des dons, 26 % provenant de subventions publiques, le reste étant constitué par des revenus générés par des missions de service, comme les dispositifs de secours, et les dispersions de cendres.
Pour poursuivre leur mission, les Sauveteurs en Mer de la SNSM doivent disposer non seulement de formations régulières, mais également d'une flotte en parfait état, avec des embarcations modernes et performantes, dont l'achat et l'entretien sont coûteux. Avec ses 756 canots répartis le long des côtes françaises et en outre-mer, la SNSM est en quelque sorte le 1ᵉʳ armateur français. L'objectif est de renouveler 140 navires d'ici à 2030. Et les équipements de sauvetage doivent être régulièrement renouvelés. En résumé, L’addition est salée. Les Sauveteurs en Mer appellent aux dons.
La SNSM en chiffres
La SNSM rassemble aujourd'hui 11 000 personnes bénévoles. Pour faire fonctionner l'association, 130 personnes sont salariées dans toute la France. En moyenne, la SNSM réalise chaque année autour de 10 000 interventions entre les sauvetages en mer et ceux sur la côte. Elle s'occupe aussi de certains postes de secours sur les plages. En 2023, plus de 27 000 personnes ont été prises en charge par la SNSM
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