Jimmy Briand, "vous partez à la guerre, c'est le premier soldat que vous emmenez". L'hommage d'Antoine Kombouaré résume la stature que l'attaquant a pris en deux ans à Guingamp, qu'il tentera d'emmener mardi en finale de Coupe de France.
Dès son arrivée cet été, Antoine Kombouaré avait fait de l'avant-centre de 32 ans le capitaine de sa troupe dans les Côtes-d'Armor. Joueur d'expérience, irréprochable dans son investissement à l'entraînement, sur le terrain, dans son hygiène de vie, Jimmy Briand est le relais parfait d'un entraîneur qui mise beaucoup sur le mental et les efforts.
Les efforts. Presque une drogue pour ce joueur infatigable, qui court, appelle le ballon, provoque pendant 90 minutes à tel point que, depuis son plus jeune âge, on lui enjoint non pas de courir plus, mais de courir mieux.
"J'ai toujours aimé courir partout, à droite, à gauche, revenir défendre. On m'expliquait qu'il fallait moins courir, trouver les raccourcis sur le terrain - deviner où le jeu va se dérouler et se placer par rapport à cette lecture, sans étapes intermédiaires. Moins de course, c'est aussi plus de lucidité pour terminer les actions, c'est-à-dire plus de buts", avait-il ainsi raconté en décembre à Libération.
Généreux, il l'est aussi avec ses coéquipiers, ne tirant jamais la couverture à lui, toujours enclin à servir un partenaire mieux placé que de tenter sa chance.Tous les matches que je perds, ça me chiffonne
Parfois trop au goût de certains, qui estiment qu'il aurait pu ou dû faire une carrière plus prestigieuse que Rennes, Lyon et Hanovre.
"La question de savoir si j'aurais pu faire mieux ou moins bien n'a pas de sens. Le sport, c'est ce que tu as fait, pas ce que tu aurais pu faire", avait-il balayé, plein de sagesse, dans Libération.
"En même temps, je sais que cette générosité a toujours été identifiée et appréciée par les entraîneurs que j'ai croisés", avait-il ajouté, et Kombouaré ne fait pas exception.
Les deux hommes ont aussi en commun leur haine de la défaite. "Tous les matches que je perds, ça me chiffonne", a expliqué lundi Briand à la veille d'une demi-finale de Coupe de France qui pourrait ouvrir les portes du Stade de France à l'En-Avant pour la troisième fois en huit ans, après les succès de 2009 et 2014.
Le 3-0 "me pique encore"
En face, les Bretons trouveront Angers, qui n'a plus franchi ce stade depuis 1957, et surtout qui les a battus 3-0 en championnat le 18 mars.Une défaite que Briand a encore en travers de la gorge: "3-0 je prends ça comme une humiliation. (...) Personnellement, ça me pique encore. Il ne faudra pas oublier ça et se servir de tous les leviers de motivation pour se qualifier", a-t-il expliqué.
Face à une équipe qui leur ressemble, avec son bloc compact, son impact physique et ses projections rapides vers l'avant, le choc promet d'être intense.
"Quelle que soit l'issue du match, il faudra qu'on ait livré une belle bataille", a jugé Briand, qui a toutefois conscience qu'en tant que capitaine, il est aussi comptable d'une "histoire qui s'est écrite autour de cette compétition à Guingamp. Les supporters nous en parlent souvent".
Une histoire qui n'est pas sans rapport avec sa venue dans les Côtes d'Armor. "Quand j'avais signé il y a deux ans à Guingamp, j'avais dit que je n'étais pas venu pour jouer le maintien", a-t-il rappelé.
"Cette saison a été une bonne saison pour le moment", a-t-il jugé, en référence au maintien acquis assez tôt en championnat. "Avec une finale de Coupe de France, forcément (la saison) serait très très belle".