"Un feu d'enfer" évoque la vie deux mutilés de guerre, Corses, qui se retrouvent gardiens du phare de la Vieille, en mer d'Iroise. Ce secteur est surnommé l'"enfer", et c'est bien un calvaire que vont vivre ces "gueules cassées".
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, des centaines de milliers de mutilés tentent de retrouver une place dans la société civile. Débordé, l'Etat français n'a d'autre choix que de créer en urgence une loi qui leur réserve des postes dans l'administration.
C'est ainsi que Charles Mondoloni, un jeune Corse d'à peine 25 ans, obtient un poste de gardien de phare à la pointe du Raz.
Sans expérience, fortement handicapé, il se voit pourtant confier la surveillance de l'un des phares en mer les plus importants et les plus dangereux de la pointe bretonne.
Redoutant un drame, l'administration locale s'oppose en vain à sa venue... "Cela fait quatre ans que cette histoire m'accompagne. C'est un rêve... qui parfois prend la forme d'un cauchemar" explique Olivier Chasle, le réalisateur.
Durant ces quatre années, le réalisateur fait d'autres choses, tourne d'autre films et amasse de la documentation, avec une phrase dans la tête: « Jusqu'à la fin de ses jours, mon père a cherché l'air... ».
C'est le fils de Charles Mondoloni, Dominique, qui le dit. Son père a en effet vécu dans "l'enfer" de la mer d'Iroise, après avoir perdu 30% de sa capacité pulmonaire dans les tranchées.
"Pour ces mots, pour cette souffrance endurée, je me suis promis de raconter cette histoire et de rendre hommage à cet homme" explique le réalisateur.
C'est chose faite avec ce documentaire, racontant le calvaire de Charles Mondoloni et de son collègue, Ferraci.
Un documentaire qui loin du fait divers, interroge la société d'après-guerre et la place qu'elle réservait aux "gueules cassées".
"Un feu d'enfer", un documentaire de Olivier Chasle.
Diffusion lundi 10 février, à partir de 23 h