Donner la "banane", le but de Miossec avec "Mammifères", son nouvel album

Miossec, dans l'ambiance post-Bataclan, est allé chercher le contact en multipliant les concerts dans de petites salles pour redonner "la banane" à une "France catastrophée". Ce "militantisme musical" se retrouve dans son 10e album studio, "Mammifères", qui sort ce vendredi.

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"Une France assez catastrophée, avec des gens qui n'allaient plutôt pas bien", il a sillonné les route et c'est le constat que dresse le chanteur. Dans ce contexte, "la musique retrouve une fonction et un sens qu'elle n'a pas eu depuis au moins 20 ans", estime Christophe Miossec, 51 ans, installé à la terrasse d'un café parisien à quelques centaines de mètres du Bataclan.

Une tournée dans de petits lieux parfois insolites


Depuis plusieurs mois, le Finistérien qui a donné un coup de neuf à la chanson française depuis ses débuts en 1995 avec l'album "Boire", tourne ainsi dans de petites salles et des lieux insolites (anciennes boîtes de nuit, un jardin de cathédrale, un musée maritime, une grange, une cour d'école...). Avec sa voix profonde et à ses côtés un trio folk composé d'un accordéoniste, d'un guitariste et d'une violoniste qui est aussi sa nouvelle compagne. Une façon de tenter de rendre "la banane" au public, selon lui.

Des rencontres cruciales


Le Brestois a rencontré ses nouveaux compagnons de jeu il y a un an. Il est alors sous le choc après la disparition de son ami Rémy Kolpa Kopoul, ex-journaliste de Libération et animateur vedette de Radio Nova, mort brutalement chez Miossec, à Brest.
Deux jours plus tard, lors d'une soirée hommage à "RKK", il rencontre la violoniste Mirabelle Gilis puis Leander Lyons (guitare) et Johann Riche (accordéon): après une ou deux répétitions et quelques improvisations fructueuses, leur entente "apparaît comme une évidence", raconte Miossec.

"se coltiner avec la réalité"


Comme un jeune groupe, les quatre musiciens partent donc sur les routes avec de l'énergie à revendre et une furieuse envie de "se coltiner avec la réalité" loin des grandes salles confortables. Les nouvelles chansons, portées par un accordéon joueur et un violon volontiers tzigane, sont ainsi rapidement peaufinées en live puis enregistrées.

La marque des attentats


L'ambiance post-Bataclan, là aussi, perce dans des textes sans fioritures mais toujours justes de l'un des meilleurs paroliers de ces vingt dernières années, auteur pour Johnny Hallyday, Jane Birkin, Alain Bashung ou Juliette Gréco. Dans "La vie vole", les "terrasses" ne sont "pas si loin du paradis". Dans "La nuit est bleue", adaptation de "The Thrill Is Gone" de Chet Baker, "il n'y a plus rien à comprendre". Dans "L'innocence", c'est soudain "beaucoup moins léger".
Pour autant, comme toujours, ses chansons refusent de baisser la tête, traversées par une belle énergie et le désir d'en découdre. "On va quand même tenter le coup/On va quand même tenter l'exploit", chante dans la première chanson ("On y va") un Miossec qui se voit, dans un autre morceau, comme un "ancien cascadeur" qui "sait qu'il est désormais capable de survivre aux explosions" comme "aux grandes émotions".

Un nouveau départ


Nouveau groupe, nouvelles sonorités acoustiques et nouvelle maison de disques, avec l'arrivée dans une "major" (Columbia/Sony) après vingt ans chez l'indépendant PIAS : ces onze chansons marquent un nouveau départ pour celui qui a désormais quitté "sa petite falaise" bretonne pour s'installer dans la capitale. Onze chansons qu'il va évidemment rapidement retourner défendre sur scène, au Flow, à Paris, ce vendredi, aux Francofolies de La Rochelle cet été ou en octobre (du 25 au 28) aux Bouffes du Nord à Paris. Et dans l'Ouest :
  • le 3 juin au Théâtre de verdure de Lampaul Plouarzel (29)
  • Le 18 août, au Festival de la St Loup à Guingamp (22)

Aucun album "Live"


La scène reste la raison d'être de ce projet, dit celui qui n'a pourtant pas toujours été très à son aise face à ses fans. Au point que sa discographie - fait étonnant - est à ce jour uniquement composée d'albums studio (10) mais ne comprend aucun disque live, un exercice qui consiste trop souvent à ses yeux, "à combler un trou dans l'agenda de l'artiste ou de la maison de disque".

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