Si pour l’heure certains spécialistes annoncent que la 5éme vague de Covid pourrait être derrière nous d’ici quelques semaines (février-Mars), les parents d’élèves ne semblent pas encore voir le bout du tunnel « Au contraire à l’école de mes enfants, Je pense que nous sommes en plein dedans.»
Au bout du tunnel de la 5éme vague, la lumière ?
Samedi 15 janvier le Pr Alain Fisher, conseiller auprès du gouvernement sur la stratégie vaccinale, et Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris estimaient dans un entretien à L’Express, que selon les dernières données de Santé publique France et les observations réalisées dans les établissements de l’APHP qu’ une période d’accalmie devrait s’observer sur le front Covid dans les semaines à venir et l’épidémie serait sur le déclin et ce malgré les contaminations record du moment en France.
Une information scientifique que nous avons éprouvée face au quotidien de parents d’élèves de plusieurs écoles situées au sud de l’agglomération rennaise.
Au contraire à l’école de mes enfants, Je pense que nous sommes en pleine épidémie
Ce lundi matin aux abords de plusieurs écoles du sud de Rennes, nous sommes allés à la rencontre de parents d'élèves pour prendre le pouls de cette cinquième vague de Covid.
Entre le télétravail ou le travail en entreprise, les devoirs à faire et les autotests à réaliser ils n'ont pas vraiment le temps de souffler. Alors répondre à quelques questions ,"pas vraiment le temps désolé".
D'autres prennent ce temps pour nous répondre, en expliquant qu'ils sont, soit en arrêt pour cause de Covid d'un autre enfant à la maison, ou bien qu'ils estiment avoir de la chance de ne pas travailler pendant une telle période. Mais une chose est sûre, quelque soit la situation de ces parents d'élèves, c'est bien le Covid, les protocoles sanitaires successifs et les tests qui rythment leurs journées.
C'est ce que le confirme Delphine qui vient chercher son fils à l'heure de midi : "Personnellement j'ai plutôt l'impression que l’on est en plein dedans, dans la cinquième vague. Pas plus tard que vendredi soir on a reçu un mail de l'école qui nous disait que notre fils était cas contact. Il a donc fallu le tester ce matin avant de revenir à l'école. La semaine dernière il y a eu pas moins de 5 cas contacts dans la classe de mon fils."
Ras le bol des protocoles, un de mes enfants vient de rater 1 mois de classe
Isabelle, la trentaine, ne mâche pas ses mots derrière son masque: " Il y en a ras le bol du protocole à l'école. Un de mes enfants vient de rater quasiment un mois d'école. Il a d'abord été cas contact de sa sœur qui a été positive au Covid. Il a donc fallu qu'il reste à la maison 17 jours comme le spécifiait le protocole précédent, et là maintenant c'est lui qui est positif. il doit à donc rester une semaine à la maison."
Isabelle se désole : "Je suis obligée d'être en arrêt maladie, alors que je suis personnel paramédical, ça tombe mal. Et au boulot, ça coince un peu; les collègues, l'employeur ne comprennent pas toujours, un de moins en ce moment au travail c'est beaucoup. Mais je ne peux pas prendre le risque de contaminer des personnes fragiles. En tout cas à la maison on ne sort plus et on ne voit plus personne en ce moment. Tout tourne autour du covid"
Pour éviter qu'il soit cas contact à répétition et les tests qui vont avec, je me demande si je ne vais pas l'emmener chez ses grands parents une semaine.
Sophie, qui vient d'ôter son masque après avoir déposé son fils, nous exprime elle son ras le bol des tests :"on ne voit pas le bout du tunnel. Je viens de réaliser deux tests ce matin pour que les enfants puissent aller à l'école. Ils étaient tous les deux cas contacts. Le petit qui a 4 ans, c'était à l'école vendredi et ma fille, 9 ans, c'était au sport. Alors les tests j'avoue j'en ai un peu marre. J'en arrive à penser que pour éviter qu'ils soient cas contact à répétition et les tests qui vont avec, je vais les envoyer une semaine chez leurs grands-parents. Cela leur évitera tous ces tests. Encore ils ont assoupli le protocole mais avant il fallait venir les chercher dès qu'ils étaient cas contact. Au niveau de l'organisation familiale on a l'impression de ne faire que cela...on arrive même à se demander s'ils ne doivent pas l'attraper maintenant."
Pour le moment on a évité les tests, mais ma fille s'est fait hospitaliser pour une gastro sévère et il parait qu'il y en pas mal en ce moment
La fille de Maxence est en très petite section de maternelle. Il est venu la chercher ce midi pour l'emmener manger à la maison. Son inquiétude à lui n'est pas focalisée sur le Covid, mais ailleurs :"Ma fille a été hospitalisée pour une gastro-entérite sévère la semaine dernière. Aux urgences ils m’ont dit que leur service se remplissait de personnes atteintes du Covid ou de gastro. Il parait que l'épidémie de gastro est assez en forte en ce moment et qu'elle entraîne de nombreuses hospitalisations. Pour ce qui est des tests j'avoue que cela ne m'enchante pas de devoir tester ma fille un de ces jours. A à peine 3 ans ce n'est pas évident. Surtout on ne sait pas trop où l'on peut faire des tests salivaires.
Je crois que c'est une chance de ne pas travailler en ce moment...on verra une accalmie au moment des vacances.
Une autre maman qui attend au portail l'ouverture de la classe à 14 heures prend le temps de nous répondre : "Je crois que c'est une chance de ne pas travailler en ce moment. Quand je vois comment c'est compliqué de s'organiser en famille, entre les cas contacts et les tests il me semble bien que l'on soit en pleine épidémie.
Le fait de ne pas travailler facilite son quotidien : "Surtout quand il s'agit d'aller faire les tests et trouver une pharmacie ou un laboratoire, il y a plusieurs jours d'attente. D'autre part on voit bien qu'en classe les maîtresses n'avancent pas trop dans le travail, il y a trop d'absents pour faire de nouvelles leçons. Les enfants semblent aussi en avoir marre de cette situation. Il faut les occuper. Je pense qu'on verra une accalmie juste avant les vacances, quand les enfants vont rester chez eux pendant les vacances scolaires. On a l'impression que ça flambait beaucoup dans le primaire les semaines passées et que là c'est dans les écoles maternelles".
Selon la dernière communication de l'académie de Rennes : sur les 25 363 classes de l'académie, 411 sont fermées soit 1,62% des classes. Aucun établissement scolaire n'est complètement fermé actuellement sur les 2 873 que compte l'académie.
Et sur les 603 049 élèves, 12 815 soit 2,12% sont positifs à ce jour au Covid (+3 268 en 24h). Des chiffres qui montrent que les fermetures de classes ne sont pas si nombreuses au prorata du nombre de classes dans l'académie.
Mais qui ne reflètent en rien le quotidien des écoliers et de leurs parents qui semblent eux bien dans la tourmente de cette cinquième vague de Covid.