Pendant 8 mois, le magazine Envoyé spécial et un consortium de médias ont enquêté sur la pédophilie et les violences sexuelles dans les milieux sportifs professionnels et associatifs. 77 affaires ont été révélées en France dont huit en Bretagne. Au total, près de 276 victimes.
Cette plongée inédite dans le monde fermé des clubs amateurs et professionnels révèle la faillite de tout un système, des associations sportives aux fédérations, jusqu’aux services de l’Etat.
Un système dont les failles judiciaires et administratives encouragent parfois la récidive et le maintien en poste d’éducateurs sportifs, sous le coup d’une procédure judiciaire ou déjà condamnés pour des viols ou des agressions sexuelles.
Tous les sports sont concernés
Des dysfonctionnements majeurs qui existent partout en France : football, gymnastique, équitation, athlétisme mais aussi tir à l’arc, roller ou échecs… Tous les sports sont concernés. Les faits s’étendent des années 1970 à nos jours, mais la majorité des cas sont récents et se déroulent après 2000. Des drames qui ont fait 276 victimes en milieu sportif, pour la plupart mineures de moins de 15 ans au moment des faits, dans 28 disciplines sportives différentes.
Huit cas en Bretagne
Sur les 77 cas recensés, les journalistes ont pu recueillir les témoignages de victimes et de proches. Parmi eux, des jeunes filles et garçons, qui évoquent 8 cas spécifiques à la Bretagne. Professeur, entraîneur, président de club, condamnés pour agressions sexuelles sur mineur ou pour viol; mais qui passeront entre les mailles du filet et resteront en activité dans les milieux sportifs.
Voici le témoignage de Solène, et de ces deux jeunes filles, victimes d'un entraîneur de tir à l'arc, condamné une première fois pour agressions sexuelles sur mineurs en 2000 par le tribunal de Guingamp lorsqu'il était en poste à Paimpol. Un homme qui va récidiver.
Autre cas dans le milieu du tennis de table : dans la région brestoise, un entraineur de tournois qui officie aussi comme juge arbitre de compétition pour la Fédération Française de tennis de table, possède un lourd passé. Selon la loi, après une condamnation avec prison ferme pour viol et agressions sexuelles sur mineur, il n'a plus le droit d'encadrer ou d'animer dans le milieu sportif . Dans la région de Lyon, où se sont déroulés les faits, une de ces anciennes victimes, Maxime, témoigne.
Envoyé Spécial - France 2- Ce soir jeudi 12 décembre à 21h05-
L'enquête : pédophilie dans le sport : l'omerta