Aux Assises de la Mer qui se tiennent au Havre les 21 et 22 novembre, le Premier Ministre a annoncé vouloir rattraper le retard français dans les énergies marines renouvelables.
La France va devoir batailler ferme pour rattraper son retard dans les Energies Marines Renouvelables (EMR), a admis mardi le Premier ministre Edouard Philippe aux Assises de la mer organisée mardi et mercredi au Havre. Il a déclaré:
Simplifier les procédures et lancer les appels d'offreLa mer, c'est une énergie. C'est surtout du retard, un retard qui (...) fait un peu désordre, un retard que nous essayons de rattraper, avec des résultats mitigés (...) et je crains que si nous voulons rattraper ce retard, il ne nous faille souquer très ferme
Le gouvernement entend "lancer" en 2018 "les études préalables en vue de l'engagement des futurs appels d'offres dans l'éolien flottant en Bretagne et en Méditerranée" et "les études environnementales sur le projet de parc éolien posé au large d'Oléron".
Le Premier ministre a demandé au ministre de la Transition énergétique Nicolas Hulot "un travail de simplification radicale des procédures" pour créer des EMR.
Les professionnels du secteur déçus par ces "non annonces"
Interrogé par l'AFP, en marge des Assises, le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) Jean-Louis Bal a jugé "assez décevant" ce discours:Il n'y a pas un mot sur l'hydrolien (qui utilise la force des marées pour produire de l'énergie,). Il a annoncé des choses qu'on savait déjà. On n'a pas de calendrier
Le Président du SER espère encore des annonces plus concrètes de Nicolas Hulot, qui doit clôturer les assises mercredi.
Certains acteurs clés de la filière sont "très inquiets", a affirmé M. Bal.
La direction de la communication de Naval Group, un des acteurs majeurs de la filière hydrolienne a fait savoir que son PDG Hervé Guillou, présent aux Assises, ne souhaitait pas commenter le discours du Premier ministre.
Mi-novembre la "filière française des énergies renouvelables", le SER, EVOLEN (un réseau de près de 250 sociétés dont l'expertise couvre toutes les énergies) et le GICAN (Groupement des industries de construction et activités navales) avaient réclamé dans un communiqué commun "le lancement dès à présent des appels d'offres annoncés, notamment au large d'Oléron" et un appel d'offre pour des fermes hydroliennes commerciales.
Des annonces déjà formulées par Ségolène Royale en mars 2017
En mars 2017, la ministre de l'Energie Ségolène Royal avait déjà annoncé le lancement d'un "dialogue concurrentiel" en amont d'un appel d'offres pour un parc au large de l'île d'Oléron (Charente-Maritime). Quelques mois plus tôt, elle avait annoncé que des "simplifications administratives" seraient mises en oeuvre pour faciliter la concrétisation de projet d'EMR.