Erika, le 12 décembre, un triste anniversaire

Le 12 décembre 1999, le pétrolier maltais Erika affrété par la compagnie Total, avec 30 000 tonnes de fuel lourd à son bord, se brisait en deux à 70 kilomètres au sud de Penmarc’h. 150 à 300 000 oiseaux marins englués, 400 kilomètres de côte souillés du Finistère à la Vendée . C’était il y a tout juste 22 ans.

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Le 12 décembre 1999, le vent souffle fort. En mer d’Iroise, la mer est grosse avec des vagues de 5 à 6 mètres de haut. Depuis plusieurs heures, l’Erika est en difficulté. Le 11, il a commencé à giter, des fissures ont commencé à apparaître sur la coque du navire. Le pétrolier a lancé un premier appel de détresse.

Le 12, dans la nuit, la situation s’aggrave. Le navire est devenu ingouvernable. A 5h54, son commandant envoie un second message. La coque s’est déchirée, il demande l’évacuation du navire. Les 26 hommes d’équipage sont hélitreuillés. Au lever du jour, le navire se brise en deux. Le pétrole commence à se déverser dans la mer.

Un bateau poubelle

Le navire avait été construit pour naviguer 15 ans. Au moment du naufrage, il en avait 25. La rouille a commencé à le ronger. En 1998, la société de classification Rina constate un état de délabrement mais lui délivre un certificat.  En juin de la même année, les Norvégiens contrôlent le bateau et constatent des déficiences. Mais le 7 décembre 1999, le bateau remplit ses cuves de 30 000 litres de fuel lourd qu'il doit livrer en Sicile. Il n’y arrivera jamais.

Les côtes souillées  

Le pétrole met plusieurs jours à toucher les terres. Les premières galettes arrivent à Belle Ile en Mer le matin de Noël 1999. "J’ai enlevé mon costume de Père Noel pour aller ramasser le goudron" raconte alors un îlien.

Des milliers de bénévoles se précipitent sur les côtes pour essayer de limiter la casse. Mais les nappes d’hydrocarbures viennent s’accrocher aux rochers, se déverser sur les plages. 400 kilomètres de côte, du Sud Finistère à la Vendée sont souillés. 150 à 300 000 oiseaux meurent englués.

Les procès

Un premier procès a lieu devant le Tribunal correctionnel de Paris en 2007. 115 parties civiles sont présentes. Total est condamnée à 375 000 euros d’amende pour imprudence et à 192 millions d’euros de dommages et intérêts. En mars 2010, la cour d’appel confirme les condamnations.

Les leçons tirées ?

Pour éviter de nouvelles catastrophes, depuis 2015, les pétroliers à simple coque sont interdits. L’Europe exige le bannissement des navires figurant sur une liste noire des bateaux poubelles. Un système communautaire de suivi du trafic des navires est mis en place. Les procédures d’accueil des navires en difficulté sont améliorées.

Des mesures qui ont fait preuve de leur efficacité, mais aujourd’hui, jour et nuit, en permanence 60 000 navires sillonnent les mers. 90 % du commerce mondial, en volume, se fait par la mer. Les bateaux sont plus nombreux, plus grands.

La vigilance reste de mise. En 1978, après le naufrage de l’Amoco Cadiz on disait déjà "plus jamais ça ! "        

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