Binious et bombardes sont les stars de la culture bretonne. Mais comment les fait-on bien sonner ? Réponse avec Youenn le Bihan, musicien et facteur d'instrument.
En 35 ans de carrières, Youenn le Bihan en a fait sonner des haut-bois, résonner des bombardes et des binious. Il en a fabriqué des centaines, et l'histoire commence toujours de la même manière : par la sélection d'un bois dur, comme le buis ou le grenadier.
"Cela vient du Mozambique, comme l'ébène que je suis en train de travailler" explique Youenn le Bihan, "on l'appelle ébène du Mozambique, mais son vrai nom c'est le grenadier".
Sur ces machines, Youenn le Bihan commence par le puits qui va accueillir l'anche, puis va retourner la pièce pour la percer de part en part. Une opération délicate qui permet d'obtenir une forme conique à l'intérieur du cylindre, ce qui va faciliter le passage à l'octave ?
"C'est tout ce qui va donner le son de l'instrument, c'est la qualité du travail à l'intérieur" confie Youenn le Bihan, "cela ne se voit pas, mais toutes les qualités de l'instrument vont venir de là".
Facteur d'instrument reconnu, faiseurs d'anches, musicien talentueux de Gwerz puis Skolvan, Youenn le Bihan est un passionné de musique bretonne, très respectueux des nuances et des variations qui en font sa richesse.