Dans son émission consacrée aux déchets, diffusée ce jeudi 11 novembre sur France 2, Cash Investigation est revenue sur l’accident de l’usine de méthanisation de Châteaulin en 2020. Un document confidentiel émanant des services de l’Etat accable Engie.

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Le 17 août 2020, vers 22h30, plus de 400 m3 de digestat, des résidus de méthanisation de matières organiques naturelles, débordent d’une cuve de la centrale de production de biométhane à Châteaulin dans le Finistère. 400 000 litres de liquide toxique, à forte concentration d'ammoniaque, se déversent dans l’Aulne. Le fleuve alimente en eau potable 49 communes du Finistère.

Un rapport accablant

 

Au lendemain de l’accident, un arrêté préfectoral est pris pour restreindre la consommation d’eau dans la zone concernée. Il restera en vigueur pendant toute une semaine. Une enquête est également ouverte par les services de l’Etat pour en connaître les causes.

 

Son exploitant, Engie Bioz, filiale du groupe Engie, mettait alors en avant une défaillance du système électronique de la cuve où s’est produit le débordement. Les conclusions d’un rapport de la direction régionale de l’aménagement, qu’a pu se procurer la rédaction de Cash Investigation, sont, elles, beaucoup plus accablantes pour Engie. Dysfonctionnement des capteurs de détection, présence humaine insuffisante, défaut de conception, et surtout, la maintenance et les essais périodiques des systèmes de commande "oubliés".

De plus en plus d’incidents

Depuis 10 ans, les méthaniseurs connaissent un réel compte engouement et sont largement. La France en compte 1 300 à ce jour (130 en Bretagne), 800 sont sur le point de voir le jour. La production de biogaz est pour l'Etat qui subventionne largement la filière l'une des solutions pour sortir des énergies fossiles. Mais elle n’est pas sans risque. L’accident de Châteaulin en atteste, et il est loin d’être isolé.

 

Dans une enquête menée par un collectif qui prône une méthanisation raisonnée, des scientifiques mettent ont pu constater que l’augmentation du nombre de méthaniseurs avait entraîné une autre augmentation : celle du nombre d’incidents. 

En 2013, un peu moins de 2 % d’accident par méthaniseurs et par an ont été dénombrés, contre 5 % aujourd’hui. De la simple pollution olfactive, aux incendies, fuites et explosions les plus graves. 

Et pour l’année 2020, de 13 des 39 incidents répertoriés sont survenus dans des unités gérées par la filiale de méthanisation d’Engie. Pour Daniel Chateigner qui coordonne le collectif : "Les grosses structures sont des structures accidentogènes. Le principal problème est créé par la grandeur du méthaniseur, et la façon dont gère."

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