Le paléontologue Jean-François Tournepiche remet en cause la découverte faite lors de fouilles au domicile des Seznec. Pour lui, l'os n'est pas celui d'un humain mais appartiendrait plutôt à un animal, à un bovidé ou à un cervidé.
Jean-François Tournepiche, paléontologue spécialiste des animaux sauvage et conservateur du musée d'Angoulême est catégorique, le bout d'os découvert pendant les fouilles de la maison des Seznec n'est pas humain. " C'est ce qu'il a révélé au journal Charente Libre.
Joint par téléphone, il confirme. "Les photos publiées dans la presse ne laissent aucun doute. Ce que l'on voit, c'est l'épiphyse d'un fémur droit de mammifère juvénile qui peut, d'après la morphologie, être attribuée à un bovidé ou à un cervidé."
Selon lui, il s'agirait d'un mammifère très jeune car les extrémités de l'os ne sont pas encore soudées. "Si l'on cherche un adulte humain, c'est assez étonnant" souligne Jean-François Tournepiche. Lorsqu'on lui demande si une simple photo peut apporter autant d'éléments, il confirme qu'"on peut voir ça à l'œil nu". Il s'étonne d'ailleurs que d'autres confrères n'aient pas réagi avant.
D'autres anthropologues contactés vont dans le même sens. "C'est bien du fémur, côté genou et ce n'est pas soudé. Ce n'est pas un os adulte c'est sûr. Ce n'est pas humain, cela se voit au premier regard."
Claude Guintard, vétérinaire, Maître de Conférences à l'École Nationale Vétérinaire de Nantes, responsable de l'unité d'anatomie comparée abonde. Pour lui "c'est une extrémité distale de fémur d'un animal sub-adulte, ça ressemble à un jeune bovin, mais sans plus ample détail, on ne peut pas éliminer l'hypothèse d'un cervidé."
Des os et beaucoup de questions
Un médecin légiste de Brest a, lui, affirmé que ces os étaient bien humains, en s'appuyant également sur les photos présentées au début des fouilles.
La question pourrait être tranchée d'ici quinze jours. Selon nos informations, les os seront confiés à un laboratoire de la police scientifique après décision du procureur. Cette expertise permettra ou non de poursuivre les recherches.