Un ossement, dont l'origine serait humaine, a été retrouvé par les bénévoles.
L'affaire Seznec est-elle relancée ? Des bénévoles ont réalisé des "fouilles privées" ce samedi matin, dans le cellier de la maison familiale des Seznec, et ont découvert un ossement. D'après les premières constatations du médecin légiste, établies d'après la photo, il serait d'origine humaine. Il s'agirait d'une tête de fémur. Des fragments de céramique et de verre, ainsi qu'une pipe ont également été découverts.
Après cette découverte, les bénévoles ont alerté la police qui a interrompu les fouilles. Le procureur s'est rendu sur place. Une enquête de police a été ouverte et la police scientifique doit se rendre sur place "pour des examens techniques et la poursuite des fouilles qui devront être menés", a précisé Jean-Philippe Récappé, procureur de la République à Brest. Bertrand Vilain, coordinateur des fouilles, s'en félicite. "Le but est d'avancer sur l'histoire. C'est entre les mains de la justice, c'est à eux de continuer. C'est ce qu'on voulait, donc on arrive à nos fins."
"Son innocence doit être reconnue"
Cette investigation, menée par des bénévoles, a été relancée par le témoignage contenu dans un ouvrage écrit par Denis Langlois, ex-avocat de la famille Seznec, Pour en finir avec l'affaire Seznec.
Le témoignage est celui de "Petit Guillaume", l'un des enfants du couple Seznec, qui avait 11 ans à l'époque des faits. Il raconte avoir entendu sa mère repousser les avances d'un certain "Pierre", puis avoir vu Quémeneur par terre et sa mère devant lui. "C'est la confirmation" de ce témoignage, se félicite M. Langlois. "Ce serait une agression sexuelle dont sa mère aurait été victime. Elle se serait défendue en frappant Quémeneur. Guillaume Seznec n'est pas coupable de ça. Son innocence doit être reconnue", demande-t-il.
Corps jamais découvert
Guillaume Seznec a été condamné en 1924 au bagne à perpétuité pour le meurtre, un an plus tôt, de Pierre Quémeneur, conseiller général du Finistère avec lequel il était associé en affaires, ainsi que pour des faux en écriture.
Mais le corps de la victime n'a jamais été retrouvé et Seznec, condamné sans preuves, n'a jamais avoué.
À la suite de la découverte de cet ossement, Bertrand Vilain, coordinateur des fouilles, et Denis Langlois, l'auteur du livre, ont interpellé le procureur de Brest. Ils demandent à être associés à l'enquête.