Les arts martiaux historiques européens : manier la hache, l'épée ou la dague, retrouver des gestes tombés dans l'oubli

Des passionnées d'histoire et d'armes anciennes se sont retrouvés à Pont-de-Buis, dans le Finistère, l'occasion de se frotter aux techniques de combats du passé. Les arts martiaux historiques européens, entre sciences et sport, attirent 1500 pratiquants en France.


"Quand je combats, j'y crois, j'ai envie de gagner. J'ai envie que ce soit beau. Il y a de belles armes, de beaux gestes, c'est élégant. Et en même temps on a envie d'être efficace, de gagner, de marquer la touche." Marguerite Lacroix, membre de la Confrérie de la Corneille à Rennes participe à un stage d'arts martiaux historiques européens (AMHE), à Pont-de-Buis dans le Finistère. Elle est notamment une adepte de la rapière, une épée longue et fine datant du XVIème siècle.  


Faire revivre les combats d'une époque


En France, ils sont 1500 pratiquants, attirés par cette discipline qui conjugue histoire et sport. Il s'agit d'étudier des traditions martiales européennes éteintes. Les combattants du XXIème siècle s'appuient sur des sources historiques, manuscrits ou des dessins, pour retrouver des gestes tombés dans l'oubli.

Un combat c'est très très technique. Dans les séries, il y a toujours de grands gestes, ça virevolte. Dans la réalité, on est focalisé sur nous-même, sur l'adversaire, il ne faut pas s'ouvrir autant. Marguerite

"Je pense qu'au début, on arrive avec un peu de fantasmes et de romantisme par rapport à l'époque. Quand on creuse, on découvre complètement autre chose. On apprend à ré-interpréter l'époque, telle qu'elle l'était", souligne Marguerite "Ça n'a rien à voir avec Game of Thrones. La réalité est beaucoup plus édulcorée."

Les adeptes des AMHE reproduisent des combats avec des simulateurs, en essayant d'être le plus proche de la réalité de l'arme étudiée. Les simulateurs reprennent par exemple les formes, le poids. La technique, elle, se base sur les traités d'armes disponibles.
   
Jérémy Decras est instructeur historique d'escrime historique à Nantes"Les combats ne sont pas des chorégraphies" insiste-t-il. "Pour construire les gestes techniques, on reprend ce qui est indiqué dans des manuels." Les sources d'information sont variéss : du texte, des illustrations, parfois seules. Le matériel peut aussi donner des indices. "Un bouclier, la manière dont il est fait peu induire un comportement dans le jeu."  "Les corps, avec des blessures, selon les endroits orientent sur la façon dont étaient utilisées les armes."

Le jeune homme constate qu'au fil du temps, les écrits, comme les manuels d'escrime deviennent de plus en plus précis. Les faits d'armes deviennent une science, accompagnés par d'autres disciplines, comme la philosophie.

"Cette science n'est pas simple. Il peut y avoir des problèmes d'interprétation. Les écrits ne sont pas forcément évidents pour nous aujourd'hui et il faut les retranscrire, parfois du latin, de l'allemand au français. On doit ensuite les expérimenter en salle. Tout s'affine au fur et à mesure."


 
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