L'alcool et les Bretons : le sujet ne date pas d'hier, mais les questions qu'il soulève sont toujours d'actualité. Pour faire face aux excès parfois dangereux liés à une consommation excessive, la municipalité de Brest a présenté mercredi son plan pour les cinq prochaines années.
Le sujet avait attiré 150 acteurs l'an dernier au Quartz de Brest. Santé, sécurité, transport, scolarité... Dans tous les domaines, le but était de mieux cerner les effets de la consommation excessive d'alcool. Un an plus tard, l'heure était donc au bilan mercredi 29 novembre.
A l'auditorium des Capucins, la Ville a annoncé son "plan alcool". "C'est un sujet de santé publique, explique Patricia Salaun Kerhornou, adjointe au maire en charge de la tranquillité urbaine et de la prévention des risques. 80% des faits de délinquance ont un lien avec l'alcool, auteurs et victimes."
La fête, mais sans l'ivresse !
L'objectif de ce "plan alcool" qui s'étale sur cinq ans, est d'encadrer les excès de l'alcool. Santé, éducation, sport, police, justice... Au total, plus de cent acteurs ont contribué à la mise en place d'une feuille de route. Il se découpe en 4 axes : la culture commune, la promotion des consommations responsables, la prévention des risques et l'évaluation.
"Le but est d'une part de prendre soin de soi et des autres lorsque l'on a des consommations festives, explique Martin de Duve, universitaire du Réseau "Jeunes, alcool et société" et expert en santé publique. Et puis, veiller à ne pas développer des consommations problématiques régulières." Au programme : beaucoup de grandes lignes d'actions ainsi, par exemple, que la création d'un observatoire des alcoolisations, ou encore l'implication de lycées et collèges dans la démarche.
Tous concernés !
"La question de l'ivresse ne concerne pas que les jeunes, précise Patricia Salaun Kerhornou. De 15 à 75 ans, tout le monde est concerné." Si la consommation d'alcool a baissé depuis un demi-siècle, les pratiques ont aussi changé. Le binge-drinking (autrement dit "biture express") fait des ravages depuis une quizaine d'années. Les consommateurs buvant beaucoup, rapidement, et des alcools plus forts.
A l'origine de ce plan, il y avait le "défi brestois". Créé en 1984, les habitants étaient invités à ne pas boire une goutte d'alcool pendant trois jours. Depuis, de multiples efforts ont été effectués à Brest, comme dans d'autres villes bretonnes. Arrêté préfectoral d'interdiction de vente d'alcool en centre-ville le jeudi soir, actions de médiation, prévention... A Saint-Malo par exemple, pour limiter les cas d'ivresse sur la voie publique, la facture passera de 150 € à 270 € à partir du 1er janvier.