On estime à 265 000 tonnes la quantité de déchets engendrée par la marée-noire de l’Amoco Cadiz. Hydrocarbures, sable et galets pollués transporté, stocké ou enfouis dans plusieurs dizaines de sites du Finistère et des Côtes-d’Armor.
Officiellement 265 000 tonnes de déchets, certainement beaucoup plus, auraient été ramassés sur les 300 km de côtes souillées par la marée noire provoquée par l’Amoco Cadiz. Le pétrole brut contenu dans ses cuves, mais aussi du sable, des galets, des algues, des équipements souillés.
Une partie de ces déchets, le fuel qui pouvait être pompé et transporté en camion-citerne, a pendant 40 ans été stocké sur différents sites du port de commerce de Brest et plus récemment sur le polder. Le reste des résidus, traité à la chaux, aurait été enterré dans 61 sites répertoriés le BRGM (service géologique national) dans les départements des Côtes d’Armor et du Finistère.
À Brest, un projet d’extension du port a entraîné depuis le mois de novembre dernier, l’évacuation d'une partie déchets. "40 000 tonnes de résidus seront acheminées par camion en Mayenne et par bateau en Hollande pour être retraitées, nettoyées et réutilisées pour faire des fondations dans la voirie ou pour des bâtiments", explique le directeur technique du projet de développement du port de Brest, Yannick Fagon.
Les résidus les moins pollués sont encore enterrés sur place. Ce à quoi s’opposent certaines associations environnementales qui militent pour une dépollution totale.
Un reportage de Claire Louet, Stéphane Soviller, Christian Pollet, Catherine Aubaille. Intervenants : François Vogel (Conseiller municipal délégué à la mer et au littoral- représentant Vigipol), Yannick Fagon (Directeur technique du projet de développement du port de Brest) et Christian Bucher (Vice-président de l'association Mor Glaz)