Il ne faut pas titiller Miossec avec ça. Au début des années 2000, l'artiste a beaucoup bougé, pour sa musique ou son activité de journaliste. A la veille d'un concert dans sa ville natale, un journaliste lui reproche d'avoir quitté Brest. L'artiste prend la mouche, et la plume.
Nous sommes en 2004. Miossec décide de chanter sa ville, Brest. Son port d'attache.
L'artiste a beaucoup voyagé. À la Réunion, pour son métier de journaliste. À Nice, où il s'est installé.
En 2003, la veille d'un concert à Brest, un journaliste l'interpelle lors d'une conférence de presse, et lui reproche son, infidélité à la ville.
Miossec prend la mouche, et la plume. Il écrit: "Est-ce que désormais tu me détestes, d'avoir un jour quitté Brest, son port, sa rade ou ce qu'il en reste, le vent dans l'avenue Jean Jaurès".
Plus tard, il s'explique sur cette chanson: "Me reprocher mon départ pour moi, c'était proprement hallucinant. Un Brestois qui ne bouge pas, c'est lui qui n'est pas normal."
Du quartier de Recouvrance à la rue de Siam, Miossec se remémore ses souvenirs d'une jeunesse qui s'envole.
Des couplets doux, mélancoliques, qui virent au rock dans le refrain: "Tonnerre, tonnerre, tonnerre de Brest, mais non de Dieu que la pluie cesse".
Bien sûr, les fans de Miossec apprécient cette chanson. Mais c'est Nolwenn Leroy, qui a reprend dans son album "Bretonne", qui la rendra célèbre.
Mais pas de jalousie. Nolwenn Leroy et Miossec la reprendront ensemble sur scène, à Bress'même dans la salle de la carène, en mars 2011, sous cameras de France3.
Le Brest de Christophe Miossec
L'artiste est assimilé à la ville de Brest, même si c'est vrai, il s'en est souvent allé. Depuis 2007, il s'en est rapproché de manière permanente, en vivant dans la Finistère. Il a même été candidat sur la liste de gauche pour la commune de Locmaria-Plouzané.
C'est au CHU de Brest qu'on lui diagnostique, en 2009, une maladie dégénérative, l'ataxie, une maladie qui touche le cervelet. L'artiste de 53 ans ne peut plus boire d'alcool et s'aide d'une canne pour marcher.
Dans son dernier album, "Les rescapés", cohabitent désormais le pessimisme du vivant et l'espoir du survivant.
Brest, c'est une impasse
30 ans plus tôt, en 1983, il était interviewé avec son groupe de "jeunes cons provocateurs", Printemps noir: "Pour Brest je ne crois pas que l'on puisse parler de Bretagne, on n'y trouve rien de la Bretagne à Brest, c'est une ville coupée". Des proposle font sourie aujourd'hui : "vouloir être très fier de sa ville et la revendiquer alors qu'à l'époque tout le monde trouvait cette ville horrible... il y avait de la provocation d'adolescent."
"C'est une ville de bout du monde, c'est une impasse, on ne peux pas juste y passer, on y arrive et elle ne peut laisser indifférent" confie-t-il à la journaliste Aline Mortamet dans un portrait en 1996, entre son premier album Boire (1996) qui l'a fait sortir de l'ombre, et A prendre, qui lui a donné la notoriété (1998).