Brest. L'histoire méconnue du travail forcé des réfugiés espagnols pour construire les bases sous-marines de l'Atlantique

Ces réfugiés politiques sont arrivés en France il y a 80 ans. Des républicains espagnols qui fuyaient la dictature de Franco, contraints par le régime de Vichy au travail forcé pour l'occupant allemand. Une exposition leur est consacrée à Brest.

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Surnommés espagnols rouges, Rotspanier en allemand, ces républicains espagnols qui ont fuit leur pays après la victoire du dictateur Franco en 1939, ont d'abord été parqués dans des camps d'internement dans le sud de la France. En 1941, 40 000 d'entre eux deviendront des travailleurs forcés pour l'occupant.

Constructeurs des bases sous-marines 

"Quand le chantier démarre ici pour la base sous-marine de Brest, les Allemands font appel à de la main d'œuvre, et le régime de Vichy refuse de livrer des ouvriers français. Ils vont donc livrer les réfugiés politiques de la guerre d'Espagne sur le chantier ici à Brest, mais aussi à Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle et Bordeaux." raconte Peter Gaida. Historien d'origine allemande vivant à Bordeaux, il a consacré sa thèse à ces réfugiés, et conçu cette exposition itinérante accueillie à Brest.

Un chantier titanesque

Avec ces 15 bassins, la base sous-marine de Brest est la plus importante des cinq constructions destinées à abriter les sous-marins de la Kriegsmarine. Un ouvrage de 300 mètres de long bâti en une année : nuit et jour, les travailleurs forcés coulent du béton.

Le mur de l'Atlantique

"Une fois que les cinq bases sous-marines ont été terminées, Hitler a décidé de créer le mur de l'Atlantique, ces blockhaus qu'on voit encore l'été quand on se baigne. 3 000 fortifications qui ont été réalisées jusqu'en 1944. Et une fois de plus les Espagnols sont mis à contribution. Ils vont être déplacés dans de petits camps plutôt mobiles, et ils vont continuer à couler du béton" poursuit Peter Gaida.

Ce sont des gens qui sont venus se réfugier qu'on met au travail forcé

Hugues Vigouroux

A Brest comme dans de nombreuses villes de France, les descendants de ces réfugiés travaillent à faire connaître, et reconnaître ce pan méconnu et peu glorieux de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Le président de l'association  Mémoire de l'exil républicain espagnol en Finistère Hugues Vigouroux rappelle que "ce sont des gens qui sont venus se réfugier qu'on met au travail forcé."

Une exposition dans un lieu symbolique

L'exposition qui retrace l'histoire de ces hommes et femmes exilés, travailleurs forcés puis résistants, est la première accueillie au sein de l'abri Sadi Carnot, principal refuge souterrain de la Cité du Ponant, lieu hautement symbolique et tragique de la Seconde Guerre mondiale à Brest.

Exposition "Rotspanier", ouverte au public du mardi au dimanche de 14h à 18h jusqu'au 13 avril. Entrée gratuite.

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