Brest. Le maire François Cuillandre sur son audition en garde à vue : un "entretien serein"

Le maire de Brest François Cuillandre et deux ex-adjoints, Alain Masson et Jean-Luc Polard, ont été entendus par la police judiciaire sous le régime de la garde à vue ce mardi 9 avril dans le cadre d’une information judiciaire pour détournement de fonds publics. Le maire se dit serein.

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Contacté, le procureur de la république nous a précisé que ce mardi 9 avril, François Cuillandre, le maire de Brest et deux ex-adjoints, Alain Masson et Jean-Luc Polard, étaient entendus dans les locaux de la police judiciaire de Brest sous le régime de la garde à vue depuis ce matin dans le cadre d’une information judiciaire pour détournement de fonds publics, confirmant une information de RTL. 

En novembre dernier, les deux élus avaient démissionné de leur mandat suite aux nouvelles révélations du Télégramme sur le système de redistribution des indemnités des élus PS de la cité du Ponant via l'association "Vivre à Brest", dont Alain Masson était le président et Jean-Luc Polard le trésorier.
 

Un système de redistribution des indemnités au centre de l'enquête

Au coeur des investigation du juge d'instruction, un système, vieux de 30 ans, pour redistribuer les indemnités des élus. La quasi-totalité des élus socialistes de la métropole brestoise versait ses traitements dans un "pot commun". Objectif: "compléter les insuffisantes indemnités versées à certains élus très investis et/ou ayant renoncé à leur activité professionnelle pour exercer leur mandat" , d'après les explications fournies par Alain Masson, vice-président de la métropole brestoise, au Télégramme lors des premières révélations, en mars dernier. 

En novembre dernier, Alain Masson avait reconnu qu'il touchait une indemnité mensuelle de 3470€, non déclarée au fisc, prélevée sur le pot commun, et en sus de son indemnité d'élu, que lui-même ne versait pas à la cagnotte. Cette indemnité aurait été accordée, sur proposition d’Alain Masson lui-même, par le trésorier Jean-Luc Polard, sans que les autres élus ne le sachent. 


Vers une mise en examen

Une information judiciaire avait été ouverte dès mars 2018 et c'est dans ce cadre que les trois hommes ont été convoqués ce jour à la PJ. Selon le procureur de Brest, Jean-Philippe Récapé, les deux ex-adjoints devraient être présentés à un juge d'instruction dans la soirée en vue d'une mise en examen pour "abus de confiance et complicité d'abus de confiance".


"Un entretien serein"

Le maire de Brest est sorti libre vers 16h. Joint en début de soirée, il nous a précisé que son audition avait été planifiée avec la PJ il y a trois semaines. Sans partager le contenu de ses échanges avec la police, il nous a parlé "d'un entretien serein", précisant que le coeur de l'enquête porte toujours sur "le fait de savoir si les fonds concernés sont public ou privés".  Et d'ajouter "on a répondu à toutes les questions de la chambre régionale des comptes dont les conclusions seront publiques prochainement".

Lors d'une conférence de presse fin novembre 2018, François Cuillandre avait affirmé"Je n'étais pas au courant. Est-ce que vous savez tout de vos amis ? Je n'étais pas proche d'Alain Masson en tant que personne privée, simplement en tant qu'élu.

Selon le procureur de la république, François Cuillandre pourrait être convoqué devant le juge d'instruction ultérieurement .
 
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