Après le TK Bremen et le Captain Tsarev, les Recycleurs Bretons s'apprêtent à déconstruire deux nouveaux cargos : l'un venant de Boulogne, l'autre basé à Brest. Deux chantiers qui confirment la montée en puissance de la filière brestoise de déconstruction navale.
Ce sont deux nouveaux chantiers de taille que vient de décrocher la société finistérienne : Après les 150 mètres du "Captain Tsarev" les Recycleurs Bretons vont en effet s'attaquer à deux navires respectivement de 80 et 75 mètres de long.
Le "Carib Palm" est en provenance du port de Boulogne. Il avait été intercepté en Manche avec une importante cargaison de stupéfiants. L'autre, est déjà sur place : "VN Partisan" a servi de navire d'exercices pour la Marine nationale. Construit en Allemagne, en 1977, il vient de quitter la base navale pour rejoindre le cinquième bassin brestois afin d'y être découpé.
2 200 tonnes d'acier à valoriser
Au total, ce sont 2 200 tonnes d'acier qui sont à valoriser sur ces deux navires. Les recycleurs Bretons, sont agréés pour mener à bien cette démolition, qui s'effectuera d'abord à quai, avant de se terminer en cale sèche. Une avancée pour cette entreprise qui ambitionne de devenir l'un des 18 chantiers habilités en Europe à accueillir des bateaux en fin de vie. Une activité industrielle pour l'instant dominée à 90 % par la Turquie et quatre pays d'Asie.
Après le "TK Bremen" échoué en 2011 à Erdeven, et le "Captain Tsarev" longtemps resté abandonné à Brest, la déconstruction de ces deux nouveaux cargos ouvre des perspectives dans la cité du Ponant.
La société finistérienne "les Recycleurs Bretons" espère traiter 10 000 tonnes de ferrailles en 2018.
Intervenant : Jean-Paul Hellequin, CGT des Marins du Grand Ouest
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35 000 navires à déconstruire dans le monde
"La déconstruction des navires, un marché en devenir ?" La question était au cœur des débats mi-décembre lors d'une conférence organisée à l'école de commerce de Brest. Pour les chercheurs en droit et sciences économiques présents, l'idée fait son chemin, progressivement. Certes des freins, historiques notamment, existent toujours, mais les intérêts sont là, nombreux : "On connaît Brest pour la construction, pour la réparation... Des compétences et expériences qui peuvent être mises en avant, dans le cadre de la déconstruction" expliquait alors Anne Choquet, enseignante chercheuse en droit à la Brest Business School.
Même son de cloche, du côté des syndicalistes, bien conscients que cette filière peut apporter beaucoup dans la cité du Ponant. "Il y a 35 000 navires à déconstruire dans le monde, complétait il y a deux mois, Jean-Paul Hellequin, de la CGT des marins du Grand Ouest.