Des navires livrant du gaz russe réparés à Brest, ce que révèle une enquête du media Disclose

Ce mardi 22 octobre 2024, une enquête du média d’investigation Disclose met en lumière la réparation de méthaniers en provenance de Russie, dans le port de Brest, destinés à la livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) en Europe et en Asie. Des révélations alors que l'Union européenne a pris de nouvelles restrictives, en juin dernier.

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Dans une enquête, publiée ce mardi 22 octobre, le média d’investigation Disclose a révélé que le méthanier LNG Merak, en réparation dans le port de Brest, lors de ses trois dernières semaines, ne servait qu’à "une seule et unique mission : s’approvisionner en gaz naturel liquéfié (GNL) auprès du terminal gazier russe Yamal LNG" et livrer ce dernier "en Europe et dans le monde".

Disclose rapporte que ce mégatanker n’est pas le seul desservant principalement la plateforme gazière Yamal LNG, situé dans l'océan Arctique, à s’être arrêté à Brest depuis l’invasion de l’Ukraine, en février 2022.

Le chantier naval de Brest, un endroit stratégique

Neuf autres auraient également bénéficié du chantier naval breton. "Parmi les dix bateaux ayant fait des réparations à Brest, huit sont des navires brise-glace spécialement construits pour desservir Sabetta, le port du terminal de Yamal LNG. Ils sont capables de percer les épaisses couches de glace qui l’entourent entre novembre et juin", précise Disclose. Des transports essentiels afin que le gaz ne se retrouve pas bloqué en Sibérie pour livrer la ressource.

Dans l'enquête, Hervé Baudu, professeur à l’Ecole nationale supérieure maritime, met en évidence l’intérêt stratégique pour ces méthaniers venant de Russie. "Si aucun port comme celui de Brest ne leur était accessible en Europe, ces méthaniers devraient faire d’importants détours, parfois jusqu’en Asie, afin de trouver d’autres chantiers capables de s’occuper de méthaniers de leur calibre ."

De nouvelles restrictions européennes n'empêchant pas leur réparation

Le 24 juin 2024, l’Union européenne, dans le cadre de nouvelles mesures restrictives à l’égard de la Russie, a inscrit à 27 navires soumis à des restrictions. Parmi eux des méthaniers. Le rapport précise : "il convient de noter notamment l’interdiction de services de rechargement sur le territoire de l'Union aux fins d'opérations de transbordement lorsque ces services sont utilisés pour transborder du GNL russe".

Mais, selon Disclose, "ils pourront continuer, en toute légalité, à être réparés et entretenus à Brest". Dans son enquête, le média d’investigation démontre que la maintenance de ces méthaniers, dans le port du Finistère, est prise en charge par le groupe néerlandais Damen, qui dispose de trois cales sèches.

Dans l'investigation, l'ONG Razom we stand, une ONG ukrainienne qui plaide pour un embargo sur les livraisons de gaz russe, demande notamment à la France, de "prendre des mesures pour mettre fin à tous les services qui contribuent à alimenter la guerre, notamment en interdisant les réparations des méthaniers brise-glace ".

Des répliques de navires historiques interdites

En juillet dernier, le navire russe Shtandart, réplique exacte d'une frégate du tsar Pierre Le Grand, avait été interdit d'accès au port de Brest, dans le cadre des Fêtes maritimes de Brest. Cette interdiction s'appuyait sur l'extension décidée le 24 juin des sanctions européennes, s'appliquant également aux "navires répliques historiques", "eu égard aux actions de la Russie déstabilisant la situation en Ukraine". 

Avec Disclose

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