Le navire russe Shtandart, réplique exacte d'une frégate du tsar Pierre Le Grand, ne pourra pas participer aux Fêtes maritimes de Brest, du 12 au 17 juillet 2024, en raison d'un arrêté de la préfecture du Finistère. Une décision regrettée par l'équipage du navire.
Le navire, dont le pavillon russe fait polémique depuis des mois, avait dû en changer au printemps dernier pour celui des Îles Cook, à la demande des autorités françaises. Malgré cela, le préfet du Finistère, "en lien avec les autorités gouvernementales", a pris "un arrêté d'interdiction d'accès au port de Brest" à l'encontre du Shtandart, selon un communiqué diffusé ce dimanche 7 juillet 2024, dans la soirée.
Cette interdiction s'appuie sur l'extension décidée le 24 juin des sanctions européennes qui s'appliquent désormais aux "navires répliques historiques", "eu égard aux actions de la Russie déstabilisant la situation en Ukraine". Le navire "n'est donc pas autorisé à accéder au port de Brest, ni à aucun autre port du département" précise la préfecture.
"Une question de vie ou de mort"
Le Shtandart, qui a quitté le port de La Rochelle le 3 juillet, se trouve actuellement entre l'Ile d'Yeu et Saint-Nazaire, indique son capitaine Vladimir Martus à l'AFP. Le navire était censé accoster ce jeudi 11 juillet à Brest, à la veille de l'ouverture des Fêtes maritimes, l'un des plus grands rassemblements maritimes au monde.
"Nous savons que le bon peuple ukrainien a mené une lutte héroïque contre l'agresseur, nous savions que le drapeau tricolore russe pouvait être une raison de leur colère" explique le capitaine dans un communiqué diffusé ce 8 juillet.
Selon lui, "la véritable mission du Shtandart est de développer l'amitié entre les peuples de toutes les nations, de mettre fin à la haine au niveau des gens ordinaires".
Pour le Shtandart et son équipage, cette situation "est une question de vie ou de mort", selon Vladimir Martus, alors que le navire est "en mer sans port d'arrivée".
Rassemblement d'opposants maintenu à Brest
Du côté des opposants au navire, la décision préfectorale est "un précédent important", déclare à l'AFP Bernard Grua, animateur du collectif "No Shtandart In Europe". "On va dans le bon sens" ajoute l'officier de marine de réserve, qui maintient cependant le rassemblement prévu ce mardi 9 juillet à Brest "pour demander l'application effective de l'arrêté préfectoral".
"Notre objectif reste le même : foutre le Shtandart dehors. Il n'a rien à faire dans les ports français" dit-il.
Quant à la mairie de Brest, elle a annoncé son intention de "respecter les directives de l'État". "Nous l'appliquerons sans discussion" assure Fortuné Pellicano, adjoint au maire de Brest et président délégué des Fêtes Maritimes.