Olivier de Kersauson est un habitué incontournable des Fêtes maritimes de Brest, auxquelles il participe presque sans exception. Cette année encore, il a arpenté les pontons, émerveillé par certains navires et heureux de retrouver ses amis brestois. Lors d'une averse, il a fait une pause à bord du petit voilier Littoral, une halte propice à quelques confidences.
La pluie tombe dru en ce lundi matin sur les pontons des Fêtes maritimes de Brest. Adélaïde Castier a donné rendez-vous à Olivier de Kersauson à 11 heures pour un entretien en tête à tête dans le carré du petit voilier Littoral, amarré Quai Malbert. Viendra t'il ? Ne viendra t'il pas ? En tout cas les projecteurs sont allumés et les caméras prêtes à tourner.
Republication de notre article du 16 juillet 2024
"Je suis heureux ici"
À la faveur d'une petite accalmie, "l'Amiral" apparaît finalement. "Je ne suis pas venu hier, je ne pouvais pas vous faire faux bond aujourd'hui !".
Regardez l'entretien d'Olivier de Kersauson :
L'humeur est bonne et le sourire malicieux. "Me faire venir sous cette pluie, attention, c'est de la maltraitance à personne âgée !". À presque 80 ans, Olivier de Kersauson garde le verbe haut et la répartie gaillarde.
Surtout, il se sent bien à Brest. "Je ne me souviens pas d'un jour de tristesse dans cette ville". Le célèbre marin aime ce bout du Finistère et ses habitants. "Je suis biologiquement d'ici, on se ressemble avec les gens d'ici. On a le même type de caractère, un 'quant à soi' relativement puissant et le sens de la distance. J'suis heureux ici".
Je ne me souviens pas d'un jour de tristesse dans cette ville.
Olivier de Kersauson
"Il y a un paquet de vraies merveilles"
Olivier de Kersauson est venu à quasiment toutes les éditions des Fêtes maritimes de Brest depuis 1992. "Ce n'est pas une imposture ces fêtes. Il y a un paquet de vraies merveilles. Il y a des bateaux extraordinaires de toutes les tailles. Parfois on se met à rêver. On se dit, ah j'aimerais bien en avoir un comme ça", alors ça ne dure que 15 secondes, mais...oui c'est vrai, il y a plein de bateaux que je vois ici que je trouve charmants, ravissants, beaux, esthétiques, marins. J'aime ça ! ".
"Je regrette d'être vieux parfois"
Mais ce qu'aime Olivier de Kersauson avant tout, ce sont les bateaux de course. "J'ai toujours eu des bateaux pour courir, pas pour glander." Et il continue de se passionner pour la course au large. Il a suivi discrètement mais avec attention l'Arkéa Ultim Challenge, le tour du monde à la voile et en solitaire sur des Ultim, qui est parti de Brest l'hiver dernier. "Je ferme ma gueule, mais je regarde. Quand on les voit tourner à 23 nœuds autour du monde en solo sur des multicoques de 32 mètres, c'est la perfection. Vous ne pouvez pas faire mieux que ça. Les multicoques, c'est dangereux. On peut se tuer facilement si on n'est pas très bons. Et les mecs sont bons... C'est là que je regrette d'être vieux parfois".
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Olivier de Kersauson entretient un lien affectif avec les bateaux. "Il est presque de la famille. Il appartenait à grand-père. Il a eu, l'a entretenu, les enfants ont eu leurs premières émotions et joies dessus, ce bateau est le prolongement d'une culture familiale et de moments heureux... Ces bateaux ils sont tous habités de ça, c'est merveilleux. C'est pour cela qu'elles sont belles ces fêtes. C'est un ravissement. Un défilé de mode de ce que l'homme a fait de mieux".
