D'un concert à l'autre, d'un pays à l'autre, le Brestois Jean-Christophe Spinosi court pour faire vivre la musique. À chaque escale, il combat la bienséance d'un monde trop "classique". Un sacré bonhomme, à découvrir dans "Sacrée musique", ce 10 juin après le Soir 3.
Peu importe s'il dérange. Jean-Christophe Spinosi est libre. Avec son orchestre Ensemble Mathéus, il a démarré à Brest un grand voyage dans lequel il fait vivre la musique avec ses tripes, avec ses films, au delà des bienséances d'un monde trop "classique".
À chaque escale, d'un concert à l'autre, d'une ville à l'autre, d'un pays à l'autre, l'intenable chef d'orchestre pose sa patte sur une œuvre, avec un orchestre qui ne suit pas que sa baguette, mais au delà des mots, le fond de son âme.
Dans "Sacrée musique", le documentaire d'Olivier Bourbeillon, on le voit atterrir à Osaka au Japon, veste Cotten sur le dos. Il s'apprête à diriger un orchestre qu'il ne connaît pas, et dont il ne parle pas la langue.
Mais qu'importe. Que ils connaissent quelques mots de français, d'anglais ou d'espagnol, les membres de l'orchestre d'Osaka vont aborder la symphonie de chambre op 110 A de Chostakovich avec le scénario que jean-Christophe Spinosi a posé sur la partition.
"Chostakovich a composé cette symphonie lorsqu'il a vu la ville de Dresde, en Allemagne, détruite par les bombes américaines" leur raconte-t-il en forme de préambule, "en marchant dans les ruines, il a été anéanti"
"Vous avez eu, au Japon, votre lot de drames" poursuit-il, évoquant la catastrophe de Fukushima, "je veux que vous pensiez à cela, comme Chostakovitch pensait à Dresde".
Comme avec son orchestre, l'Ensemble Mathéus, Jean-Christophe Spinosi aborde la musique par ce qu'elle a d'humain, convoquant dans ses explications les instruments d'une salle d'opération pour évoquer la 40e symphonie de Beethoven.
Avec le documentaire "Sacrée musique" d'Olivier Bourbeillon, diffusé le 10 juin après le Soir 3 sur France 3 Bretagne, vous ne découvrirez pas seulement un homme et sa volonté de rendre accessible la musique, mais vous rentrerez dans des œuvres par des portes dérobées. Qui souvent restent fermées à double tour.