L'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer), en difficultés financières depuis plusieurs années, n'a "pas de crainte à avoir" pour les années qui viennent, a assuré samedi le ministre de la Recherche.
"Pour les années à venir, il n'y a pas de crainte à avoir", a déclaré à la presse Patrick Hetzel, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, à bord du Pourquoi pas ?, le navire océanographique amarré à Brest à l'occasion des 40 ans de l'Ifremer.
"Il y a encore un certain nombre d'arbitrages à faire, mais il est clair qu'il y a des priorités qui sont fixées autour de l'océanographie", a ajouté le ministre en faisant part d'"une volonté de pouvoir consolider aussi bien les financements que l'action de l'Ifremer".
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Pour 2025 et à moyen terme, la soutenabilité économique de l'Ifremer n'est pas encore assurée
François Houllier, PDG d'Ifremer
En grandes difficultés financières, l'établissement public aux quelque 1.400 salariés avait adopté l'an dernier un budget prévisionnel 2024 en déficit de 9,4 millions d'euros, pour la troisième année de suite, et craignait de se retrouver en défaut de paiement dès 2026, faute de nouveaux financements.
"Grâce au soutien en 2024 du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, et à quelques efforts que nous avons faits en interne, l'Ifremer ne sera pas déficitaire in fine en 2024", a annoncé son PDG François Houllier à la presse.
Dans un message aux salariés, M. Houllier avait annoncé mardi une aide de 5 millions d'euros supplémentaires du ministère de la Recherche pour 2024, ainsi que la création d'une nouvelle subvention de charge de service public (SCSP).
"Pour 2025 et à moyen terme, la soutenabilité économique de l'Ifremer n'est pas encore assurée", ajoutait-il cependant.
Samedi, le ministre de la Mer et de la Pêche, Fabrice Loher a de son côté annoncé une augmentation d'un million d'euros des fonds versés à l'Ifremer par son ministère, soit "un effort considérable dans le contexte que l'on connaît des finances publiques".
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Au cours de la visite du Pourquoi Pas ?, des chercheurs de l'Ifremer ont insisté sur l'importance de la recherche océanographique face aux défis du réchauffement climatique et rappelé aux ministres la "situation de crise" qui fragilise l'institut, alors que la France s'apprête à célébrer en 2025 l'année des océans.
"La recherche a besoin de pérennité, de moyens qui s'inscrivent dans la durée", a notamment souligné Clara Ulrich, coordinatrice des expertises halieutiques à l'Ifremer.
(AFP)