La ministre de la Mer, Annick Girardin, a réaffirmé dans une interview à France 3 l'ambition de la France dans la connaissance et l'exploration des fonds marins. Avec "dans un deuxième temps" l'exploitation minière de ces fonds, accompagnés de "moyens de prévention" et d'un "niveau de protection forte" pour les populations locales.
Ce n'est pas un hasard si dans l'organisation du gouvernement, le portefeuille de la mer et aussi celui des outre-mer. Annick Girardin, la ministre de la Mer, était ce jeudi au One Ocean Summit qui se tient depuis la veille à Brest.
Et c'est en tant que représentante du deuxième patrimoine maritime mondial, devant les Etats-Unis, grâce aux Antilles et à la Polynésie notamment, qu'elle avait à cœur d'affirmer la politique de la France en matière de gouvernance, de protection, mais aussi d'exploration des océans.
L'exploration, puis l'exploitation
Dans une interview accordée à France 3 ce jeudi, elle a ainsi précisé les ambitions d'Emmanuel Macron dans le cadre du plan de relance France 2030, en matière d'exploration, "dont nous avons absolument besoin" mais aussi d'exploitation minière des fonds marins, "dans un deuxième temps".
Le plan de relance comprend un volet recherche et exploration des grands fonds, "doté de 300 millions d'euros", afin de "bien mieux connaitre, et donc d'explorer, pour avoir les données qui nous manquent aujourd'hui". On estime en effet ne connaitre que 5 à 7% des fonds marins, "alors qu'on en connait bien plus sur la Lune ou sur Mars" a estimé la ministre.
Au #OneOceanSummit à #Brest @AnnickGirardin la Ministre de la mer ne rejette pas l’idée d’une exploitation minière des fonds marins par la France pic.twitter.com/sY15vaKSnd
— Anthony Masteau (@Masteau) February 10, 2022
Protéger les populations locales
Une politique esquissée en octobre dernier par Emmanuel Macron dans le cadre de la présentation du plan de relance France 2030, et dans lequel il évoquait "un levier extraordinaire de compréhension du vivant, d'accès à certains métaux rares".
Une exploration des océans pour la connaissance du vivant, mais aussi la définition d'un cadre par ailleurs dicté par l'objectif de développement durable "numéro 14" des Nations Unies : "c'est avec cette ligne qu'il y aura peut-être exploitation, mais elle sera définie, encadrée, avec une protection forte telle que plusieurs ONG le portent" a précisé Annick Girardin.
Certaines ONG, comme Greenpeace, s'inquiètent toutefois de cette ambiguïté sémantique entre "exploration" et "exploitation" des grands fonds marins. Lesquels, soulignent-elles, ne figurent pas au programme du One Ocean Summit.