Fin de vie : une réunion publique à Brest sur le droit de mourir dans la dignité

À un mois du premier tour des élections législatives, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité a lancé, à Brest, une nouvelle semaine de mobilisation, du 14 au 22 mai. L’occasion de rencontrer son président, Jonathan Denis, qui se bat pour une évolution de la loi.

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La fin de vie, un sujet qui suscite un débat récurrent en France. L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), créée en 1980, compte à ce jour plus de 75 000 adhérents.

Depuis l'an dernier, Jonathan Denis en est le président. Son engagement pour la fin de vie est lié à une expérience personnelle, celle qu’il a vécue aux côtés de son père, qui souffrait d’un cancer généralisé et avait formulé le souhait de partir.

"Pour lui, les souffrances n’étaient plus supportables (…) Il s’est procuré un médicament sur internet qui devait le faire partir mais les choses ne se sont pas passées de cette manière-là. Il est tombé dans un coma très profond, il a été transporté à l’hôpital en soins intensifs. Il a fallu que je connaisse le bon médecin pour pouvoir accéder à la demande de mon père."

Le médecin a accéléré les choses avec mon papa qui est finalement parti comme il le souhaitait. Mais j'aimerais justement qu'on puisse le faire sans demander à un médecin d'enfreindre la loi ou sans avoir à payer un voyage en Suisse.

Jonathan Denis

Président de l'ADMD

Une euthanasie clandestine

Longtemps, Jonathan Denis a gardé le silence sur cet acte illégal : "J’attendais que ce médecin décède pour que ça ne lui fasse pas du tort. Ce sont des choses qui se font en catimini mais les médecins risquent énormément en acceptant d’accompagner jusqu’au bout leurs patients." 

Depuis trois ans désormais, Jonathan Denis témoigne publiquement et se bat pour une nouvelle loi sur la fin de vie, une loi qui encadrerait l'euthanasie et le suicide assisté. "Il faut qu'il y ait ce libre choix en France !"

En France, la loi Claeys-Leonetti autorise la sédation profonde et continue jusqu'au décès, pour une personne atteinte d'une maladie grave et incurable. "Aujourd'hui, c'est peu pratiqué parce qu’il faut être en période d’agonie, c’est dans les derniers instants de la vie et même la loi ne définit pas ça. Donc il y a effectivement beaucoup à faire pour légaliser l’aide active à mourir et laisser le libre choix à chacun."

Un débat politique

Selon l'association, pour mourir dignement, beaucoup de Français se tournent alors vers des pays voisins comme la Belgique ou la Suisse. 

Alors à l’approche des élections législatives, l’ADMD veut se faire entendre, réagissant notamment aux propos du président de la République qui, en mars dernier, s'est dit favorable à une évolution de la loi : "Je me demande pourquoi Emmanuel Macron ferait maintenant, ce qu’il n’a pas fait sous le précédent quinquennat (…) Je veux bien qu'il ait envie d'aller vers le modèle belge avec une convention citoyenne mais j'espère qu'il aura le courage cette fois-ci de faire les choses !" 

Des réunions pour informer les citoyens

Ce samedi 14 mai, à la mairie de quartier de l’Europe, à Brest, plusieurs dizaines de personnes sont venues à une réunion publique, animée par Jonathan Denis.

Le président de l'association en a profité pour diffuser des informations, comme sur les directives anticipées que le médecin pourra consulter : "C'est aujourd'hui le seul document qui permet de vous protéger, de dire ce que vous souhaitez ou ce que vous ne souhaitez pas si vous n'êtes plus en état de vous exprimer." 

L'ADMD reconnaît une évolution depuis la loi de 2016 : il n'est plus nécessaire de refaire ses directives anticipées tous les trois ans, elles restent valables. Désormais, l'association aimerait qu'il soit possible de consulter les directives anticipées directement sur la carte vitale. 

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