L'amiral Philippe de Gaulle, fils aîné du Général de Gaulle, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi 13 mars. Celui qui a consacré une partie de sa vie à préserver la mémoire de son père avait effectué une longue partie de sa carrière à Brest. Il était alors commandant de l'Escadre de l'Atlantique.
L'amiral Philippe de Gaulle, fils aîné du Général Charles de Gaulle, est décédé à l'âge de 102 ans à l'Institution des Invalides à Paris dans la nuit de mardi à mercredi, ce 13 mars 2024.
Chef de l’Escadre de l’Atlantique à Brest
Engagé dans la Résistance dès 1940, il a servi dans les Forces navales françaises libres pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, il a gravi les échelons dans la Marine jusqu'à devenir amiral 5 étoiles en 1980.
Emmanuel Macron et d'autres personnalités politiques ont salué sa mémoire et son dévouement envers la France.
Une longue partie de sa carrière s’est jouée en Bretagne, à la base militaire de Brest. L’amiral Philippe de Gaulle était le commandant de l’Escadre de l’Atlantique, dont l’escorteur Duperré était le navire amiral.
“À Dieu Amiral” : la Marine témoigne de son engagement
“C’était un homme qui aimait la Bretagne. Il a fait une longue partie de sa carrière à Brest, il était en charge de tous les navires de la Marine à Brest, l’Escadre de l’Atlantique”, se souvient l'ancien journaliste Joël François Dumont, qui a bien connu le fils aîné du général de Gaulle. “Un homme intelligent, grand connaisseur des questions internationales, avec des valeurs.”
Philippe de Gaulle était un gradé proche de ses hommes. “Le seul à les prendre en stop quand il fallait traverser la longue base navale de Brest après une mission”.
Les amiraux ayant travaillé à ses côtés saluent celui qui a terminé sa carrière militaire en 1982. "Honneur, Patrie, Valeur, Discipline : l’Amiral de Gaulle incarnait les valeurs de la Marine avec talent, élégance, intelligence et dignité”, écrit l'amiral Launay, ancien inspecteur général de la Marine puis Conseiller d'État. “J’ai eu la chance de pouvoir échanger avec lui lors de plusieurs étapes de ma vie de marin, c’était toujours un moment fort. À Dieu Amiral”.
𝐋'𝐀𝐦𝐢𝐫𝐚𝐥 𝐝𝐞 𝐆𝐚𝐮𝐥𝐥𝐞, 𝐦𝐨𝐧 𝐩𝐞̀𝐫𝐞, 𝐞𝐬𝐭 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢 𝐜𝐞𝐭𝐭𝐞 𝐧𝐮𝐢𝐭 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐚 𝟏𝟎𝟑𝐞̀𝐦𝐞 𝐚𝐧𝐧𝐞́𝐞.
— Fondation Pierre de Gaulle (@Fondation_pdg) March 13, 2024
Saluons la mémoire d’un père formidable et d’un grand Français, dont le sens du devoir n’avait d’égal que l’élégance et la modestie. 42 ans de… pic.twitter.com/i0PxAuycLx
Dans la résistance dès les débuts de la Seconde Guerre mondiale
Philippe de Gaulle, né le 28 décembre 1921 à Paris et ancien élève de l'École navale, a rejoint les Forces navales françaises libres dès 1940. Ceux qui l'ont connu se souviennent d'un soldat engagé dès son plus jeune âge dans le service de la France.
Il a servi en tant qu'enseigne de vaisseau lors des campagnes dans l'Atlantique Nord jusqu'en 1944, puis a participé à la campagne de France (1944-45) au sein de la division Leclerc. Promu lieutenant de vaisseau en 1948, capitaine de corvette en 1956, et enfin amiral en 1980.
Malgré le poids de son nom, il accéda aux plus belles responsabilités dans la Marine. Il a pris sa retraite militaire deux ans plus tard.
Perpétuer la mémoire de son père
Une partie importante de sa vie fut dédiée à perpétuer le souvenir de son père. En tant qu'aîné des trois enfants du couple de Gaulle, il a ensuite exercé le mandat de sénateur de Paris entre 1986 et 2004, d'abord sous l'étiquette du RPR, puis de l'UMP.
Son engagement s'est principalement manifesté à travers la publication de plusieurs ouvrages sur son père, dont "De Gaulle, mon père", qui rencontra un vif succès.
Son objectif était de présenter une image plus humaine de son illustre père, icône de la France libre et ancien président de la République, décédé en 1970. Philippe de Gaulle fut également sénateur de Paris de 1986 à 2004.