Le Stade Brestois en Ligue des Champions : simple figuration, parcours honorable ou exploit en perspective ?

Le Stade Brestois connaît depuis ce jeudi 29 août le nom des 8 adversaires qu'il va devoir affronter pour tenter de faire mieux que de la figuration pour sa première participation en Ligue des Champions cette saison. Face aux cadors d'Espagne et d'Allemagne notamment, quelles sont les chances du club breton de briller ?

"On va certainement être le petit poucet de la compétition" commentait l'entraîneur brestois Eric Roy en conférence de presse jeudi, quelques heures avant le tirage au sort de la Ligue des Champions, nouvelle formule. 

En disputant pour la première fois l'emblématique compétition européenne, le club finistérien se prépare au plus gros défi sportif de son histoire. Qui plus est, au vu des adversaires dont les Brestois ont finalement hérités.

Le FC Barcelone (5 titres de Ligue des Champions), le tenant du titre le Real Madrid (15 titres), le champion d'Allemagne le Bayer Leverkusen, le PSV Eindhoven (1 titre), Salzbourg, Sturm Graz, le Sparta Prague et enfin le Chakthar Donetsk : un tirage au sort aussi exceptionnel que difficile à négocier pour les Bretons, qui n'affronteront chaque équipe qu'une seule fois.

Une nouvelle formule de la LDC avantageuse ?

Le Stade Brestois pourrait toutefois profiter des règles de la nouvelle formule de la Ligue des Champions pour espérer se qualifier. 

Dans son nouveau système composé d'une poule de 36 clubs, seules les douze équipes les moins bien classées seront directement éliminées. Les huit meilleures seront directement qualifiées et les seize autres disputeront un barrage pour obtenir leur billet pour les 8^e de finale.

Si les Brestois arrivent à lancer leur saison et ne sont pas tétanisés par le prestige des matchs de Ligue des Champions, le rêve est possible même si les hommes d'Eric Roy ne seront favoris dans presque aucune des affiches.

Réussir à faire mieux qu'une défaite contre les stars du Real Madrid (Mbappé, Vinicius, Bellingham, Modric), du FC Barcelone (Yamal, Lewandowski, Raphinha) et du Bayer Leverkusen (Wirtz, Frimpong, Schick) relèvera même de l'exploit.

Mais glaner quelques points contre Sturm Graz, le Sparta Prague ou le Chakhtar Donetsk est totalement imaginable pour les Brestois. "On est Brest, mais je pense qu'on peut faire quelque chose en Champions League" confiait le défenseur brestois fraîchement recruté Soumaïla Coulibaly. L'espoir d'être barragiste est donc permis. Dans ce cas de figure et en fonction de l'adversaire, les Bretons pourraient réaliser une performance historique. 

"On va jouer tous nos matchs à l'extérieur"

Le président du Stade Brestois, Denis Le Saint, avait des étoiles dans les yeux quelques minutes après le tirage des adversaires du Stade Brestois en Ligue des Champions. "C'est tout ce qu'on pouvait espérer de mieux. C'est extraordinaire pour le club, la ville et les supporters".

Mais la ville de Brest ne sera pas le théâtre des matchs de C1 des Brestois. Les Bretons sont dans l'impossibilité de disputer leurs prestigieuses rencontres européennes au stade Francis Le Blé pour des raisons d'équipements. Les confrontations auront lieu au stade de Roudourou de Guingamp. 

"On sait qu'on va jouer cette Ligue des Champions avec huit matchs à l'extérieur. On ne sera pas dans notre stade. Même si ce n'est pas bien loin, c'est différent" déplore Eric Roy, qui sait l'importance du public et d'un stade lors de grands rendez-vous sportif.

Nul doute que les supporters brestois seront présents en masse au stade guingampais. Mais ce changement d'infrastructure pourrait ne pas être anodin pour les Bretons qui, à contrario, devront jouer dans les stades très chauds du Sparta Prague, du Chakhtar Donetsk, de Salzbourg et potentiellement du mythique Camp Nou de Barcelone, dont la rénovation doit se terminer fin 2024.

Priorité Ligue 1 

Après une saison 2023-2024 au-delà des espérances, le Stade Brestois va-t-il nourrir de nouvelles très grandes ambitions cette année en Ligue 1 et en Ligue des Champions ? Denis Le Saint, qui a repris le club lorsqu'il évoluait en Ligue 2, l'assure : "on a l'habitude de donner le meilleur. On va attaquer sereinement mais sûrement cette nouvelle compétition".

Malgré tout, le club breton va privilégier sa saison en championnat plutôt que de rêver d'un parcours long en Ligue des Champions, très difficilement envisageable et loin des préoccupations actuelles du club. "C'est sûr que la première volonté, c'est naturellement de se maintenir en Ligue 1" confie le Président brestois.

"C'est déjà un peu surréaliste de se dire qu'on fait partie du tirage au sort de la Ligue des Champions. On essayera de vivre ces bons moments quand ils se présenteront" commentait modestement Eric Roy, plus préoccupé par le championnat que par la Coupe aux grandes oreilles.

D'autant plus que les Brestois n'ont pas entamé l'exercice 2024-25 de Ligue 1 comme ils avaient clôturé celui de la saison précédente. Deux défaites en deux matchs et une dernière place au classement, pas des plus rassurantes.

On a eu des départs, des blessures. De l'instabilité. Notre dynamique n'est pas encore activée et j'espère qu'on va le faire avec le prochain match contre Saint-Etienne. Il faut travailler. Il y a des automatismes à trouver, une unité collective à dégager. Pour l'instant, ce n'est pas simple.

Eric Roy,

entraîneur du Stade Brestois

Le chemin est encore long en championnat mais une victoire rapide permettrait aux Brestois d'aborder plus sereinement leur première campagne dans l'emblématique Ligue des Champions, mi-septembre. "Pour nous, c'est le mont Blanc, sourit Denis Le Saint, le Président brestois. Dans tous les cas, ce sera une superbe aventure".