C'était un pari: une demi-saison pour s'aguerrir en aiguillonnant une attaque en perte de vitesse. Un mois et trois buts plus tard, le court séjour de Martin Satriano à Brest porte déjà ses fruits, avant la réception de Lorient ce dimanche pour un derby breton.
Cet Uruguayen qui a fêté ses 21 ans la semaine dernière est un grand espoir de
l'Inter Milan. Le club italien est allé le chercher début 2020 au Nacional, son club formateur à Montevideo.
Après avoir fait les beaux jours de la Primavera (équipe des jeunes), avec 14 buts en 30 matches la saison dernière, Satriano a rejoint l'équipe première de l'Inter à l'été 2021, mais n'a eu droit qu'à quelques miettes de fins de match en Serie A.
En janvier, après avoir signé une prolongation le liant à l'Inter jusqu'en 2027, il a donc choisi de suivre les traces de Lucien Agoumé, milieu défensif nerazzuro prêté à Brest pour la saison, qui s'est rapidement imposé dans le 11 de Michel Der Zakarian.
Pour Brest, qui pistait le jeune Uruguayen depuis l'an dernier, c'était une occasion de redonner du peps à une attaque efficace en début de saison mais à la peine depuis décembre.
"Je peux marquer, faire des passes décisives, mais j'aime aussi travailler pour le collectif. Je suis là pour aider l'équipe", a expliqué Satriano à la presse à son arrivée.
Ce grand fan d'Edinson Cavani et Luis Suarez, qui rêve de les rejoindre un jour au sein de la Céleste, l'équipe nationale uruguayenne, n'est en effet pas avare d'efforts, au pressing ou même défensifs.
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"Au bon endroit"
Certes, ses débuts bretons n'ont pas été flamboyants: quelques secondes frustrantes en toute fin de match contre Lille en janvier (2-0), une demi-heure de jeu lors de la défaite qui a suivi à Rennes (2-0) et une première titularisation sans beaucoup de ballons lors de l'élimination à Nantes en Coupe de France (2-0).
Mais tout a changé sous les rafales de vent et de pluie le 13 février contre Troyes au stade Francis-Le Blé: toujours sans toucher beaucoup de ballons, il a réussi en moins de 30 minutes un doublé qui a lancé les "Ty'Zefs" sur la voie d'un vrai carton (5-1).
Rebelote dimanche à Reims: sur une ouverture lumineuse de Romain Del Castillo, il a su faire preuve de sang-froid et d'instinct pour égaliser, même s'il a ensuite buté sur la barre (1-1).
Entre la révélation Satriano et le retour en réussite de Franck Honorat et Steve
Mounié, Brest a marqué autant lors des 2 derniers matches que sur ses 9 matches précédents, même en tenant compte de la victoire 3-0 en Coupe de France en janvier contre des Bordelais touchés par 21 cas de Covid.
"C'est une bonne surprise", a salué vendredi Der Zakarian, tout en précisant que Brest ne doutait pas de ses qualités, "sinon on ne l'aurait pas fait venir".
"C'est un joueur avec qui on peut faire du jeu combiné. On peut s'appuyer sur lui. Techniquement, il a la faculté de bien maîtriser le ballon, de bien le contrôler, de prendre la profondeur, de se déplacer comme il faut", a-t-il expliqué.
Ses trois premiers buts en L1 "ne sont pas des buts de raccroc. Il est au bon endroit et il fait des enchaînements techniques de bonne qualité", a insisté l'entraîneur brestois.