Mort d'Owen : le rôle des médicaments au volant questionné au procès à Brest

Owen a 14 ans quand il est fauché à vélo et décède en 2012. La conductrice, une septuagénaire avait consommé des médicaments. Les parents d'Owen y voient une circonstance aggravante et déplorent qu'elle soit poursuivie pour "homicide involontaire". Le procès a lieu à Brest ce 17 mai.

Les parents d'Owen Morvan attendent ce procès avec impatience, celui qui doit juger une conductrice, présumée responsable du décès de leur fils en 2012. L'adolescent de 14 ans circule alors à vélo avec un ami et est fauché par une septuagénaire. Au moment des faits, elle consommait des médicaments, des benzodiazépines et des hypnotiques. 

Pour eux, cette prise de médicaments a forcément eu un impact sur sa conduite. 

Faire changer la loi sur le rôle des médicaments au volant


Depuis six ans, ils se battent pour que justice soit rendue. La prévenue est poursuivie pour homicide involontaire, sans circonstance aggravante, ce que regrettent les parents d'Owen. Ils aimeraient surtout que la loi change. La législation française n'interdit pas de prendre le volant si l'on a consommé des médicaments de niveau 2 ou 3. Ils seraient pourtant responsable de 3,4 % des accidents de la route. La loi ne vise que les "substances et plantes classées comme stupéfiants". 

"La conductrice dit ne se souvenir de rien" raconte Marie Morvan, la mère d'Owen. La famille appréhende le procès : "ce que nous craignons c'est que l'on salisse la mémoire de notre fils, en disant par exemple qu'il s'est écarté de la route, ou qu'on nous culpabilise." 

Le qualificatif "d'homicide involontaire" reste difficile à entendre pour eux : "quand on prend des médicaments, ou son téléphone en conduisant c'est de manière consciente. Pour nous, "involontaire" c'est dédouaner les prévenus de leurs responsabilités" et d'ajouter "on reste sur notre faim, on aimerait que toutes les causes de mortalités routières soient explorées." 

Même s'ils ne se font pas d'illusion sur la peine pénale encourue, Marie insiste pour que le permis de la conductrice soit annulée à vie. Depuis 2012, elle n'a en effet plus le droit de conduire. "Ce serait une insulte à notre enfant que de lui remettre son permis." estime Marie. Quelques semaines avant la mort d'Owen, cette conductrice avait déjà renversé une scooteriste. 

Une question de sécurité et de santé publique


Maître Nadine Lémeillat, avocate de la famille Morvan espère que ce procès "ouvrira les yeux aux autorités" et demande une "sanction exemplaire" car si le tribunal se montre sévère, tout le monde y compris les laboratoires devra prendre conscience de ce problème sur les routes. L'avocate rappelle que dans d'autres pays comme l'Angleterre, la prise de médicaments constitue déjà une circonstance aggravante. 

Maître Bertrand Labat défend la prévenue et confirme que cliente aujourd'hui âgée de 78 ans ne se souvient de rien et que "c'est une femme détruite par ce qui est arrivée". Deux expertises pharmacologiques ont eu lieu. Elles établissent deux hypothèses : une prise de médicament la veille et une autre possible prise tôt le matin. Les experts ont relevé une accoutumance à ce traitement et un surdosage dans la prescription établit par son médecin. Elle a bien dévié de sa trajectoire suite à un endormissement explique t-il. 

La voix des Morvan commence à se faire entendre. Le sénateur socialiste Jean-Luc Fichet, membre la commission sécurité routière a pris contact mercredi avec la famille pour leur témoigner de son soutien. Une rencontre est prévue.  





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