La Marine nationale se dote d'un drone sous-marin français pour explorer les mers du globe

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Ce nouvel outil de collecte de données sera déployé à l'automne prochain dans l'Atlantique nord.
Reportage de Régis Massini et d'Arthur Conanec ©FTV

Les océans sont des espaces encore largement méconnus. Pour combler ce vide, à Brest, le service hydrographique et océanographique de la Marine nationale (Shom) vient de se doter d'une nouvelle technologie : un drone sous-marin capable de rester jusqu'à six mois en mission en accumulant une grande quantité de données.

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Il sillonnera bientôt le globe en toute autonomie, parcourant jusqu'à 1900 km en six mois.

Ce "glider" que le service hydrographique et océanographique de la Marine nationale (Shom) vient d'acquérir est une sorte de planeur qui se déplace principalement en suivant les courants océaniques.

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Ce drone d'une soixantaine de kilos doit permettre d'accumuler de nombreuses données sur les océans afin de mieux comprendre leur fonctionnement.

"La partie arrière est consacrée à la navigation, détaille Claire Bougeault, ingénieure au SHOM. La batterie est dans la partie centrale et les capteurs sont situés à l'avant."

Densité de l'eau, température, salinité, force du courant et même trace de pollution, ce drone pourra enregistrer une grande quantité de données lors de son passage dans la colonne d'eau.

"C'est complémentaire de ce que nous collectons déjà, assure l'ingénieure. Là, on va pouvoir traverser les masses d'eau et collecter des données en continu, cela va augmenter la quantité de données qu'on peut acquérir sur une année." Et ainsi affiner les modèles océaniques. 

Où qu'il soit positionné, l'antenne du planeur permettra aux ingénieurs de collecter les données à distance, depuis près Brest, grâce à une liaison satellite.

"C'est tout l'intérêt des drones, assure Claire Bougeault, ingénieure au SHOM. Nous leur faisons réaliser des actions en pleine mer, alors que nous nous les pilotons à terre."

Autre atout : son autonomie. Sans système de propulsion, le planeur se laissera porter au gré des courants, consommant ainsi très peu d'énergie. À distance, les ingénieurs pourront jouer sur sa flottabilité pour modifier son cap. 

Un planeur déjà utilisé pour étudier les mammifères marins

Ingénieur à l'ENTSA Bretagne, Mathieu Dupont connaît déjà bien cet outil. Doté d'un hydrophone, un micro sous-marin, le planeur qu'il utilise est capable d'enregistrer "les paysages acoustiques" dans lesquels il évolue afin d'étudier la communication des mammifères. Un outil idéal selon lui, car en l'absence de moteur, le drone ne produit pas de bruit parasite. 

Il travaille actuellement sur les données collectées en novembre dernier. Sur une carte face à lui, de nombreux points noirs : "Chaque point correspond à un moment où le glider est revenu à la surface pour communiquer les informations récoltées le long de son trajet", explique l'ingénieur. "Le gros intérêt, c'est d'avoir accès à des zones très reculées, comme ici l'océan Indien et à de fortes profondeurs, car il peut plonger jusqu'à 1 000 m."

L'ensemble de ces sons collectés lui permettent d'identifier les espèces de mammifères marins croisées par le glider et d'acquérir des connaissances sur leur comportement. 

Coût de l'appareil : 200 000 €. Bien moins cependant qu'une mission océanographique habitée, assurent les ingénieurs du SHOM. Un financement subventionné à 70 % par la Région Bretagne, le Feder (Union européenne), Brest métropole et du département du Finistère. 

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